La dernière once de légitimité perdue

Crédits de la mission Justice

Publié le 5 décembre 2024 à 15:41 Mise à jour le 6 décembre 2024

Il y a un éléphant au milieu de la pièce. Il est profondément absurde de discuter de ce budget alors que l’on sait le sort qui vous sera réservé demain, monsieur le garde des Sceaux.

Absurde, parce que, demain, ce gouvernement perdra la dernière once de légitimité qui lui restait. Absurde, d’imaginer que l’on puisse diriger un pays comme la France en tournant ainsi le dos au verdict des urnes.

Absurde, de continuer à faire semblant que notre démocratie, nos institutions fonctionnent parfaitement.

Business as usual...

C’est dans cette situation inédite que nous débattons d’un texte budgétaire que nous présente un gouvernement en fin de vie. (M. Olivier Paccaud et M. Laurent Burgoa ironisent.)

Nous sommes en désaccord profond. Ce budget continue de sous-financer notre justice, au détriment de notre État de droit. Quand la France dépense 77 euros par an et par habitant pour sa justice, l’Espagne en dépense 97, l’Italie 100 et l’Allemagne 136. La France ne compte que 11 magistrats pour 100 000 habitants contre 14 en Belgique et 24 en Allemagne. Derrière ces chiffres, c’est notre État de droit qui est en jeu, porté à bout de bras par les professionnels de la justice.

La grève des agents de la PJJ, après l’annonce du non-renouvellement de 500 contractuels, est éloquente : épuisement, sous-effectifs.

La droite et l’extrême droite veulent punir toujours plus les mineurs délinquants. Pourtant, l’accompagnement des jeunes en difficulté est mis à mal par le manque de moyens.

Ce budget ne respecte pas la LOPJ. Pourtant, elle devait rattraper trente ans d’abandon. À peine votée, cette loi est déjà obsolète. Nous avons besoin d’un changement de politique le plus vite possible.

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