Ce devrait être un débat sur les stratégies d’amélioration de la société à travers les prestations sociales financées par le salaire socialisé. Au lieu de cela, les Gouvernements successifs ne font qu’imposer l’austérité et réduire la part du financement des entreprises à la sécurité sociale : en 2024, les exonérations de cotisations patronales représentent 87,9 milliards d’euros compensés par la TVA, la CSG et d’autres impôts. Notre système bascule ! À rebours de ce que lui demandent associations, fédérations, syndicats, experts, le Gouvernement refuse d’augmenter les recettes, et préfère piquer dans les poches de l’Unédic, des patients et des contribuables.
En refusant d’entendre que la hausse des dépenses de santé est insuffisante, vous pratiquez la stratégie de l’autruche : votre budget est en quasi-stagnation.
La majorité sénatoriale déplore le manque de crédits, mais prône l’austérité budgétaire. Pour prendre conscience de ce grand écart, lisez l’interview du président Retailleau dans L’Opinion le 23 novembre : le déficit de la sécurité sociale ne serait pas le résultat du marchandage entre la droite et le Gouvernement sur les mesures de compensation de la réforme des retraites, mais dû au mythe de la gratuité qui a plombé notre système social ; il faudrait « donner toute sa place au privé dans le secteur de la santé et supprimer le statut dans la fonction publique ». On retrouve le programme de François Fillon de 2017 ! (Mme Pascale Gruny et M. Xavier Iacovelli ironisent.) Un libéralisme exacerbé illustrant la proximité idéologique entre le Gouvernement et la droite sénatoriale.
Nous préférons défendre l’émancipation de tous par un haut niveau de protection sociale : il faut augmenter les recettes, supprimer les exonérations de cotisation, taxer les revenus financiers et les établissements lucratifs qui s’enrichissent sur le dos de nos anciens. Ainsi, nous pourrons lutter contre les pénuries de médecins, en abondant les budgets des universités et en développement les centres de santé. Voilà qui serait digne des Jours heureux !
Nous en sommes loin