Responsabilité civile médicale : deuxième lecture

Publié le 19 décembre 2002 à 00:00 Mise à jour le 8 avril 2015

par Roland Muzeau

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes chers Collègues,

Sous la pression des sociétés d’assurance qui ont pris en otage les professionnels de la santé en transférant la charge financière de la réparation des dommages lourds causés par les infections nosocomiales vers la solidarité nationale, vous introduisez une nouvelle confusion dans la notion de responsabilité.
Confusion que la loi KOUCHNER avait justement permis de lever.

D’autre part, en touchant au régime juridique des contrats d’assurance en responsabilité civile médicale, notamment en portant à seulement cinq ans après la résiliation ou l’expiration du contrat d’assurance l’engagement de l’assureur, cette proposition de loi réduit la couverture des réclamations et pénalise les professionnels qui avaient contracté pour trente ans !

Une fois de plus, le gouvernement et sa majorité prétendent présenter un texte équilibré. Il n’en est rien.
Le débat à l’Assemblée Nationale, très cadré dans la mesure où le gouvernement souhaitait une adoption conforme pour que le texte entre en vigueur très rapidement, n’a laissé place à l’adoption d’aucun amendement se rapportant directement à son objet.

Par contre, à la demande du gouvernement, une disposition concernant les aides opératrices a été adjointe au texte.
Pas plus qu’en première lecture, les parlementaires communistes ne pourront aujourd’hui voter la proposition de loi relative à la responsabilité médicale.

Nous continuons à penser que cette proposition de loi est taillée sur mesure pour les assureurs qui pourront revenir sur le marché de la santé, se tailler la part du lion et assurer très cher sans risque !

Roland Muzeau

Ancien sénateur des Hauts-de-Seine

Ses autres interventions :

Droit au logement opposable : explication de vote

Les sénateurs du groupe CRC se sont finalement abstenus lors du vote du projet de loi instituant un droit au logement opposable. Favorables à ce droit, bien avant la conversion subite du gouvernement, ils estiment que le texte voté est trop restrictif."Le processus d’opposabilité du droit au logement, a déploré Roland Muzeau, sera complexe, long et difficile à mettre en œuvre et ne sera pas le même partout. L’exemption dont bénéficieront certains territoires pèsera sur l’universalité du droit et l’égalité des demandeurs de logement devant la loi." Les sénateurs communistes se félicitent néanmoins de ce premier pas, accompli grâce à une mobilisation de terrain, et espèrent que le droit au logement prendra rapidement "un tour plus concret et plus ambitieux".

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