Loi de financement de la Sécurité sociale pour 2005 : explication de vote

Publié le 18 novembre 2004 à 00:00 Mise à jour le 8 avril 2015

par Guy Fischer

Parce que vous n’avez pas suffisamment mobilisé vos élus hier, nous avons fait adopter un amendement supprimant le forfait de un euro systématique pour toute consultation. Vous avez exigé une deuxième délibération afin de revenir sur cet acquis : quelle détermination et quelle ardeur au travail quand il s’agit de faire payer les assurés !!! Vous n’avez retenu aucun de nos amendements exonérant les handicapés ou les victimes de maladies professionnelles.

 Alors que les besoins non satisfaits en matière de prise en charge sont immenses, vous avez recherché des mesures d’économie plutôt que d’engager la réflexion sur des propositions de financement qui donneraient à notre sécurité sociale les moyens d’améliorer la prise en charge socialisée des dépenses de santé.

 Vous préférez faire payer toujours plus les assurés sociaux par une augmentation de la C.S.G., de la C.R.D.S. et des taxes en tout genre, au lieu de prendre l’argent là où il est, c’est-à-dire là où se créent les richesses. Vous avez ainsi multiplié les mesures de restrictions, de sanction, de pénalisation et de contrôle à l’égard des assurés sociaux et des professionnels de santé.

 Nous ne croyons pas à votre prétendu attachement aux principes de notre protection sociale. Depuis votre arrivée au pouvoir, le déficit du régime général a pratiquement quintuplé et celui de la branche maladie doublé.

 Or vous persistez à prôner des économies sur les dépenses au détriment des assurés sociaux : économie sur les A.L.D. : 800 millions, sur les arrêts de travail et les indemnités journalières : 300 millions, sur les remboursements des médicaments : 700 millions, sur le remboursement des consultations médicales : un milliard et demi, sur l’hôpital : 850 millions, et ainsi de suite…

 Alors que les hôpitaux sont budgétairement étranglés vous poursuivez l’application du plan Hôpital 2007 qui ne fait que rechercher la rentabilité au détriment de la prise en charge globale du malade.

 Enfin, pour parachever cette limitation autoritaire des dépenses de santé, vous avez fixé un ONDAM trop faible qui ne tient absolument pas compte de la réalité.

 Poursuivant votre politique sociale destructrice, vous n’avez d’autre objectif que de contribuer à la remise en cause de notre système solidaire de sécurité sociale et de notre système de santé publique.

 Nous ne pouvons que rejeter avec force ce plan supplémentaire de déréglementation sociale.

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

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