Egalité des chances et CPE : service civique volontaire (2)

Publié le 3 mars 2006 à 21:32 Mise à jour le 8 avril 2015

Pour mettre en œuvre le service civique volontaire, annoncé par le Président de la République, vous ne nous proposez que la création d’un label, sans nouveaux moyens financiers, qui ne permettra d’accueillir que 50 000 jeunes par an sur les 800 000 que compte une classe d’âge. Où est votre ambition pour la jeunesse ?

Un service ouvert à tous, quelles que soient ces origines et les situations, pour parvenir à un grand brassage social ? Poudre aux yeux. Dans son rapport sur le projet de loi sur le volontariat associatif, M. Murat a vendu la mèche !

Il déclare que ce service s’adressera avant tout aux jeunes en difficultés, pour leur offrir « de véritables perspectives d’avenir ».

Les volontaires sont désignés, les objectifs aussi. Fermez le ban.

Acquisition d’un « savoir être ». Vaste programme qui nécessiterait d’autres moyens et relèverait davantage de l’éducation nationale, si elle les avait elle-même. Mettre l’énergie des jeunes au service de la lutte contre l’isolement des personnes âgées, du soutien aux personnes handicapées ou du développement de la cohésion sociale dans certains quartiers ? Une main-d’œuvre à bon marché pour ceux qui interviennent dans ces secteurs.

Quel cynisme dans le « service civique volontaire » qui vaut mieux que le rien du tout, comme vous ne cessez de le marteler !

Apprentissage précoce, service civil volontaire, C.P.E., C.N.E. : le parcours est balisé pour les jeunes en difficulté. Un seul possible : le petit boulot, la précarité.

Pourtant, s’agissant du service civique, beaucoup de citoyens et de nombreux parlementaires s’interrogent. Est-il possible ? Notre groupe souhaite l’ouverture d’un débat national, qui ne saurait se réduire à un débat parlementaire. Il doit permettre au plus grand nombre de citoyens, et tout particulièrement aux jeunes, de s’exprimer. Les associations, les collectivités locales devraient y être conviés. On est loin de votre mesurette discriminante.

Roland Muzeau

Ancien sénateur des Hauts-de-Seine

Ses autres interventions :

Droit au logement opposable : explication de vote

Les sénateurs du groupe CRC se sont finalement abstenus lors du vote du projet de loi instituant un droit au logement opposable. Favorables à ce droit, bien avant la conversion subite du gouvernement, ils estiment que le texte voté est trop restrictif."Le processus d’opposabilité du droit au logement, a déploré Roland Muzeau, sera complexe, long et difficile à mettre en œuvre et ne sera pas le même partout. L’exemption dont bénéficieront certains territoires pèsera sur l’universalité du droit et l’égalité des demandeurs de logement devant la loi." Les sénateurs communistes se félicitent néanmoins de ce premier pas, accompli grâce à une mobilisation de terrain, et espèrent que le droit au logement prendra rapidement "un tour plus concret et plus ambitieux".

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