Egalité des chances et CPE : service civique volontaire

Publié le 3 mars 2006 à 21:29 Mise à jour le 8 avril 2015

Nous nous approchons du terme de l’examen d’une loi que l’on nous a présenté comme une réponse aux troubles du mois de novembre.

Mais notre interprétation de ces événements, fondée sur notre connaissance du terrain, sur notre expérience d’élus locaux appréciées de tous, confortée par celle des renseignements généraux, qui parlent eux-mêmes de révolte populaire d’une partie de la jeunesse, est tout autre que la vôtre. Vous n’y avez vu que l’action délinquante de bandes organisées aux objectifs peu avouables. La réponse que vous proposez, avec cette loi dont le titre est une usurpation est en conséquence : travail dès 15 ans, y compris la nuit et le week-end - pour leur éviter de faire des « bêtises » ? - ; travail sans garantie sociale, précarité organisée - ou pour leur apprendre à plier le cou, et s’habituer à la docilité.

Dernière trouvaille : le « service civique volontaire » : les jeunes en difficulté ne doivent-ils pas, plus que les autres, prouver leur engagement citoyen, faire la preuve de leur bonne conduite ? Classes laborieuses, classes dangereuses. Revoilà la vieille antienne. À ces citoyens de second ordre, vous proposez donc une formation accélérée. Pour ce faire, vous attribuez un label à des dispositifs existants ou encore dans les limbes, puisque votre majorité a suspendu l’examen du projet de loi sur le volontariat associatif. Aucun de ces dispositifs ne prévoit de formation aux valeurs civiques, d’accompagnement par tutorat, de soutien à la recherche d’emploi ou de formation, comme le prévoit pourtant l’article 28.

Or ces mesures sont obligatoires pour obtenir l’agrément service civil volontaire. Comment verra-t-il donc le jour ? Sans compter que la procédure d’agrément est lourde.

Il suffirait pourtant que les dispositifs « cadets de la République » et « défense deuxième chance » soient agréés globalement et que le label « service civique volontaire » soit accordé en même temps que l’agrément des contrats de volontariat associatif.

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

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