Budget 2003 : réduction des crédits du travail

Publié le 28 novembre 2002 à 00:00 Mise à jour le 8 avril 2015

par Roland Muzeau

Monsieur le Président,
Monsieur le Ministre,
Mes cher(e)s collègues,

Comme je l’ai déjà indiqué, nous considérons que pour 2003 les crédits du travail sont notoirement insuffisants. Pour preuve, le montant des exonérations de cotisations sociales patronales sera supérieur en 2003 au montant des crédits du travail.

Tous les dispositifs volontaristes, de nature à accroître quantitativement l’emploi (RTT, emplois jeunes) mis en œuvre ces dernières années, toutes les mesures de traitement sociale du chômage quelles que soient leurs limites, font les frais de la grosse soustraction proposée par le gouvernement qui mise uniquement sur l’allégement du coût du travail.

Alors que tout le monde s’accorde à dire que les jeunes sont les premières victimes de la dégradation du marché du travail, le gouvernement envisage un contrat jeune en entreprise assorti d’aucune obligation de formation.
Pour ceux qui sont très éloignés de l’emploi pour qui, un accompagnement individualisé s’impose, qui alternent les périodes de stage, de recherche d’emploi, qui ont des besoins vitaux immédiats pour se loger, se nourrir, le dispositif TRACE est remis en cause.

Comme si cela ne suffisait pas, la Commission des Finances, soucieuse d’aider le gouvernement à tenir son budget au regard des réajustements de croissance, nous propose une coupe supplémentaire dans les crédits de l’emploi.
Moins 5 000 000 euros sur les crédits servant au financement des bourses d’accès à l’emploi destinées aux jeunes en insertion !

C’est proprement scandaleux ! C’est chercher à faire des économies sur le dos de jeunes, déjà en situation de grande précarité et accepter de les laisser s’enfermer dans l’exclusion.
Nous nous opposons vigoureusement à cet amendement et nous demandons un scrutin public.

Roland Muzeau

Ancien sénateur des Hauts-de-Seine

Ses autres interventions :

Droit au logement opposable : explication de vote

Les sénateurs du groupe CRC se sont finalement abstenus lors du vote du projet de loi instituant un droit au logement opposable. Favorables à ce droit, bien avant la conversion subite du gouvernement, ils estiment que le texte voté est trop restrictif."Le processus d’opposabilité du droit au logement, a déploré Roland Muzeau, sera complexe, long et difficile à mettre en œuvre et ne sera pas le même partout. L’exemption dont bénéficieront certains territoires pèsera sur l’universalité du droit et l’égalité des demandeurs de logement devant la loi." Les sénateurs communistes se félicitent néanmoins de ce premier pas, accompli grâce à une mobilisation de terrain, et espèrent que le droit au logement prendra rapidement "un tour plus concret et plus ambitieux".

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