ACCORDER LE STATUT DE PARTENAIRE A L’AUTORITE PALESTINIENNE

Publié le 11 octobre 2011 à 10:29 Mise à jour le 8 avril 2015

INTERVENTION DE M. MICHEL BILLOUT AUX REUNIONS D’AUTOMNE DE L’ASSEMBLEE PARLEMENTAIRE DE L’OSCE

Dubrovnik, Croatie
7 – 10 octobre 2011

Monsieur le Président, mes chers collègues,

Le débat très riche que nous avons eu hier concernant le conflit du Haut Karabakh a largement fait écho à des situations que nous connaissons en Méditerrannée. Il a été question de respect du droit international, du respect du droit des peuples à l’autodétermination. Notre assemblée y a rappelé son ferme engagement à défendre ces droits. Je crois que nous devrions appliquer cette détermination en toute circonstance.

Or, les évènements de cette année dans les pays arabes, qu’on les nomme printemps ou révolutions, nous rappellent que les conflits de cette région ne pourront trouver de règlement politique sans avancée notable au niveau du premier d’entre eux : le conflit israélo-palestinien.

Comme je l’ai dit à Belgrade, une chance historique se profile : la reconnaissance d’un Etat palestinien par l’ONU. Celle-ci n’est pas dirigée contre Israël, c’est au contraire faire clairement le pari qu’un nouveau cycle de négociations pour une paix juste, fondée sur le droit international et garanti par le multilatéralisme s’ouvre enfin.

A l’inverse, renvoyer les protagonistes une fois de plus à des négociations bilatérales reviendrait à allonger la longue liste des échecs constatés depuis 20 ans.

Ainsi, l’annonce de la construction de 1.100 nouveaux logements dans une colonie de Jerusalemen Est, l’aggravation des conditions de détention des milliers de prisonniers politiques palestiniens, la violence des colons montrent bien que le gouvernement israélien n’est pas favorable à la reprise des négociations. Sans langue de bois, il faut aussi constater, comme M. Alain Juppé, ministre des affaires étrangères français, que l’initiative du Quartette n’a pas réussi.

Dans ces conditions, en soutenant le gouvernement israélien et en bloquant la demande d’adhésion à l’ONU les Etats-Unis prennent le risque de plonger une nouvelle fois la jeunesse palestinienne dans le désespoir. Et, surtout, les partisans de la paix négociée en sortiront irrémédiablement affaiblis.

Notre assemblée a sa part de responsabilité. Quel dommage que celle-ci ait rejeté en juillet dernier la proposition de résolution demandant que l’OSCE octroie le statut de Partenaire méditerranéen à l’Autorité palestinienne. Tout en reconnaissant, il est vrai, dans la résolution concernant La transition politique méditerranéenne , je cite : « l’Etat d’Israël et un Etat palestinien indépendant, démocratique, souverain et viable, vivant dans la paix et la sécurité et s’acceptant mutuellement ».

Il y a là un paradoxe qui devrait nous interpeller.

De nombreuses organisations internationales ont reconnu, dans les dernières semaines, que toutes les conditions techniques étaient désormais réunies pour permettre la création d’un État palestinien viable, ayant tous les attributs de la souveraineté. Mercredi dernier le conseil exécutif de l’Unesco a voté à une très large majorité un texte recommandant l’admission pleine et entière de la Palestine à cette organisation des Nations unies.

Il faut donc franchir le pas dans cette période historique pour les peuples de la Méditerranée. Une dynamique est née, mais son issue est incertaine.
Nous pouvons l’aider à réussir.

Je vous remercie

Michel Billout

Ancien sénateur de Seine-et-Marne
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