Madame la présidente, monsieur le ministre, mes chers collègues, je n’avais pas prévu d’intervenir, mais je crois important, avant d’entamer ce débat qui s’annonce long, que nous nous fixions une règle : éviter, d’un côté comme de l’autre, les caricatures !
Notre débat doit être politique et reposer sur les arguments que nous échangeons. Il n’y a pas, d’un côté, les tenants d’une écologie punitive qui seraient éloignés des agriculteurs et, de l’autre, ceux qui défendraient un principe de réalité. De même, il n’y a pas d’un côté celles et ceux qui veulent polluer la planète et de l’autre celles et ceux qui veulent la sauver.
M. René-Paul Savary. Tout à fait !
M. Fabien Gay. En ce qui nous concerne, nous allons prendre pleinement part à ce débat, mais il doit être structuré. Monsieur le ministre, tout à l’heure, je vous répondrai précisément sur deux points : d’une part, la souveraineté alimentaire ; d’autre part, la filière industrielle et les sucreries.
Mais si nous voulons avoir un débat sérieux, il ne faut pas caricaturer nos propos, ce qui m’amène à ce qu’a exactement dit dans son intervention Mme la présidente Éliane Assassi au sujet de la filière bio. Vous avez dit, monsieur le ministre : « Madame Assassi a dit que la filière bio n’avait pas été affectée ». Elle n’a pas dit cela !
Je sais que c’est parfois difficile quand on porte un masque, mais j’ai son discours sous les yeux et elle a précisément dit : « Nous noterons d’ailleurs que les cultures bio ont été bien moins touchées ». Voilà la réalité ! (Exclamations sur des travées du groupe Les Républicains.)
M. Pierre Cuypers. C’est faux !
M. Fabien Gay. Pierre Cuypers connaît certes très bien le sujet, mais nous avons des chiffres à l’appui de notre argument et je les donnerai tout à l’heure. M. le ministre nous a dit qu’il avait fait rechercher des chiffres ; nous pourrons donc les comparer…
En tout cas, nous n’avons absolument pas dit que la filière bio n’était pas touchée, nous avons dit qu’elle l’était moins. Vous voyez, monsieur le ministre, c’est un exemple de ce qu’il ne faut pas faire ! Si nous nous caricaturons mutuellement, nous ne nous en sortirons pas et nous ne répondrons pas aux attentes des agriculteurs et des agricultrices.