Il reste 60 000 moulins et 100 000 seuils prêts à reprendre du service

Autoconsommation d’électricité

Publié le 31 janvier 2017 à 16:03 Mise à jour le 3 février 2017

Intervention sur un amendement dans la PPL autoconsommation d’électricité.

Cet amendement proposé par notre collègue M CHASSEING est, il faut l’avouer, très audacieux. Il mérite toutefois, toute notre attention.

A plusieurs reprises, j’ai eu l’occasion de rappeler l’importance de l’hydroélectricité et son fort potentiel de développement.

Il reste 60 000 moulins dans notre Pays et 100 000 seuils prêts à reprendre du service. Il suffit de les équiper d’une petite turbine dont une entreprise dénommée TURBIWATT dans mon département, le Morbihan, propose des solutions de pointe et d’excellence en la matière.

Or certaines entraves administratives freinent des projets d’hydroélectricité alors que les installations envisagées correspondent tout simplement à des remise en activités d’un patrimoine industriel existant largement intégré dans nos paysages.

La continuité écologique est nécessaire et indispensable. Mais pourquoi détruire l’ensemble des seuils de moulins alors que depuis 2006, les travaux des chercheurs démontrent que ces seuils séculaires n’ont pas d’impact sur les migrations de poisson.

En faisant disparaître les seuils des moulins, on se prive d’un moyen important de lutte contre le réchauffement climatique à travers la production d’énergie renouvelable d’hydroélectricité.

En d’autres termes, conserver un seuil présente aussi l’avantage de réduire la pollution de l’eau. Conserver les seuils de moulins ne va pas nuire à la reconquête de la biodiversité aquatique puisque ce sont précisément des espaces où elle est concentrée.

Pour résumer, il faut adapter la philosophie de la continuité écologique à chaque site selon les usages économiques, sociaux et bien évidemment environnementaux.

Par ailleurs les moulins représentent des atouts importants pour l’activité touristique dans nos zones rurales. Les 27 moulins à marée en fonctionnement jusqu’en dans les années 60 en sont des exemples. Assis à la fois sur la mer et sur la terre, les moulins à marée ne sont plus aujourd’hui que les témoins d’un passé disparu, précurseur de la marée motricité.

Cette particularité très présente dans le Morbihan démontre à propos de l’utilisation très ancienne de l’énergie provoquée par la nature.

Michel Le Scouarnec

Ancien sénateur du Morbihan
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