Non à la remise en cause du droit de grève des contrôleurs aériens

Publié le 15 juin 2023 à 10:36 Mise à jour le 16 juin 2023

En application de la loi du 13 août 2004, j’ai contribué à la pérennité des activités civiles de cinq aéroports entre 2007 et 2020. En toute modestie, j’ai vécu un petit échantillonnage des turbulences économiques et sociales qui secouent le transport aérien.

Tous ces problèmes ne sont manifestement pas surmontés ni imputables à l’exercice du droit de grève, que personne ne remet en cause ici - je vous remercie de l’avoir rappelé...

On me rétorquera que je n’ai eu qu’à connaître de petits aéroports de province. Et pourtant dans ces petits aéroports se concentrent des problématiques similaires. Si à Paris, on connaît mieux l’opéra que l’opérette, le radar de Loperhet, dans le Finistère, couvre 400 000 km², 40 % de l’espace aérien français. Les 300 contrôleurs aériens, diplômés de l’École nationale de l’aviation civile (Enac) après des prépas scientifiques, y utilisent 17 radars, dont trois sont en Espagne et deux en Irlande. Ce qui frappe, c’est le silence, la solennité de leur travail. Nous pouvons nous honorer d’avoir en France une catégorie professionnelle capable d’une telle maturité, bien loin des sauvageons irresponsables que l’on dépeint.

Certes, des difficultés ont eu lieu ce 11 février. Sans ignorer le sujet, se déclarer gréviste à l’avance ne réglera pas les problèmes. Il ne faudrait pas que cela édulcore la nécessité de négocier.

Attention à ce que cela ne devienne un avant-goût d’une extension à d’autres secteurs. Je vous remercie à cet égard de ne pas avoir retenu en commission un amendement qui remettait en cause le droit de grève dans la fonction publique.

Nous voterons contre le texte.

GérardLahellec

Sénateur des Côtes-d'Armor
Contacter par E-mail

Ses autres interventions :

Sur le même sujet :

Fonction publique