A quand la prochaine crise laitière, mettant en péril des milliers d’exploitations agricoles et l’économie de nombreuses régions rurales ? Au yeux des sénateurs communistes, l’accord intervenu au début du mois de juin entre les producteurs et les industriels laitiers ne met pas un terme à la crise. Car celle-ci n’a rien de passager et ne relève pas, pour l’essentiel, d’un recul de la consommation. Ses causes sont plus profondes, et sont à rechercher du côté des politiques libérales menées à l’unisson en France par le gouvernement de François Fillon et en Europe par la Commission sous la houlette de son président Barroso. C’est ce qu’a expliqué Gérard Le Cam lors d’une séance
de questions d’actualité au gouvernement :
« Aujourd’hui, tout encourage les transformateurs et la grande distribution à aller encore plus loin pour pressurer les producteurs de lait et abuser les consommateurs, a constaté le sénateur des Côtes-d’Armor. La France libérale et l’Europe libérale ont soigneusement préparé ce contexte de crise et légalisé ces comportements inqualifiables. En effet, l’Europe et l’Etat français ont décidé d’interdire la régulation des prix par la voie d’un accord interprofessionnel. Ainsi, la Loi de Modernisation de l’Economie livre les producteurs pieds et poings liés aux appétits des transformateurs et des GMS. » Quant à la révision de la PAC,
« elle conduit à toujours plus de dérégulation, à toujours moins d’aides, le tout dans le cadre de l’OMC pour qui la loi de la jungle du commerce doit régner partout. La suppression programmée des quotas laitiers répond aux attentes des pays européens les plus libéraux. » Dont la France, quoi qu’en dise Michel Barnier. D’où l’interpellation directe de Gérard Le Cam à l’adresse du ministre de l’Agriculture : « Avec votre gouvernement, vous avez façonné et cautionné toutes ces orientations européennes et vous êtes pris à contre-pied, la main dans le sac pourrait-on dire, par les contraintes du Traité de Lisbonne vis-à-vis de la concurrence libre et non-faussée. » Pour les élus du groupe CRC-SPG, il faut au contraire garantir des prix rémunérateurs aux producteurs laitiers et prendre des mesures fiscales et commerciales coercitives afin de limiter les marges des intermédiaires et celles de la grande distribution.
La crise de la production laitière, nouvel avatar du libéralisme
Publié le 1er juin 2009
à 10:20
Mise à jour le 1er avril 2015
Comme l’a souligné Gérard Le Cam lors d’une question d’actualité au gouvernement, les politiques libérales menées en France et à l’échelon européen sont à l’origine des difficultés rencontrées par les producteurs.