Diversion

Publié le 1er juin 2009 à 11:08 Mise à jour le 8 avril 2015

A l’occasion de la campagne pour l’élection européenne, Nicolas Sarkozy n’a pas hésité à relancer l’un de ses thèmes favoris -en l’occurrence celui de l’insécurité- afin de rallier les voix de l’extrême droite. Coutumier du fait, le Président de la République veut occuper le terrain sécuritaire que ce soit avec son plan « anti-bandes » repris par M. Estrosi sous la forme d’une proposition de loi pour un examen au parlement dès cet été, ou encore avec son énième plan « sécurité », véritable catalogue de mesures plus sécuritaires qu’efficaces en terme de lutte contre l’insécurité, détaillé au lendemain de la présentation en conseil des ministres du projet de loi d’orientation et de programmation pour la performance de la sécurité intérieure (LOPPSI 2) de Mme Alliot-Marie. Le thème de l’insécurité va donc occuper le devant de la scène parlementaire non seulement cet été mais également à l’automne. Toutes ces annonces législatives, qui ne relèvent en réalité que de l’affichage politique dans le cadre d’un plan de communication désormais bien rôdé, traduisent implicitement l’échec de la politique menée depuis 2002 par la droite en matière de sécurité.
Car il ne faut pas oublier que Nicolas Sarkozy a été ministre de l’Intérieur pendant plusieurs années (2002-2004 et 2005-2007) et que dans la période 2002-2009, 14 lois relatives à la sécurité ont été adoptées par les parlementaires de droite, soit une tous les 6 mois ! Pour quel résultat aujourd’hui en termes de prévention de la délinquance et de lutte pour la sécurité de la population ? Aucun. Mais là n’est vraiment pas le but recherché par Nicolas Sarkozy davantage préoccupé à imposer sa politique ultralibérale et le cortège de régressions sociales et antidémocratiques qui va de pair. Pour mener à bien un tel projet de société tout en évitant toute forme de contestation sociale, il sait qu’il doit en parallèle renforcer encore sa politique sécuritaire. Ce qu’il fait en annonçant des lois qui visent plus particulièrement les jeunes et criminalisent l’action syndicale.

Éliane Assassi

Sénatrice de Seine-Saint-Denis - Présidente du groupe CRCE
Voir le site Contacter par E-mail Suivre sur Facebook Suivre sur Twitter

Ses autres interventions :