Retraites : après l’Assemblée Nationale, poursuivre la mobilisation pour le débat au Sénat !

Publié le 16 septembre 2010 à 10:50 Mise à jour le 8 avril 2015

Enjeux de société, la réforme des retraites est menée tambour battant par le
gouvernement, à l’image de la tenue des débats imposés à l’Assemblée Nationale, pour remettre en cause notre système de retraite : l’âge de départ reporté de 60 à 62 ans, de 65 à 67 pour bénéficier d’un taux plein, la hausse du taux de cotisations, l’abrogation des dispositions de départ anticipé pour les mères de famille...

Malgré les effets d’annonces du gouvernement et de soi-disante concertation avec le ministre Woerth, l’interruption autoritaire des discussions à l’Assemblée Nationale dans un climat de déni de démocratie, démontre que le but de cette réforme est bien de remettre en cause de nombreux acquis sociaux, tout en préservant les revenus financiers.

85% des efforts de financement sont imposés aux salariés et aux retraités alors que les plus riches et les entreprises ne sont mis à contribution qu’à hauteur de 10% !

L’objectif est donc plus de réduire la dette publique pour satisfaire les agences de notation, et répondre aux exigences du MEDEF, que d’assurer un retour à l’équilibre des comptes sociaux.

Carrières longues et pénibles, durée de cotisation, solidarité intergénérationnelle, inégalités Homme/Femme, minimum vieillesse... autant de points que le gouvernement balaie d’un revers de main sous couvert d’une fatalité du déficit de la branche vieillesse de l’assurance maladie.

De qui le gouvernement se moque t-il ?

Des plus démunis d’entre nous !

Je m’associe aux préoccupations de toutes ces femmes aux carrières morcelées, aux ouvriers astreints durant toute leur vie professionnelle à une chaine de production, bien souvent avec des horaires décalés, et à tous ceux qui n’ont pas accès à l’emploi :
tous sont les victimes de cette réforme et c’est pour l’ensemble de nos concitoyens que je m’opposerai avec détermination à ce recul social inadmissible.

Depuis 1982, la part des salaires dans la richesse des entreprises a diminué de 5,2 points de PIB au profit des actionnaires, soit l’équivalent de 90 milliards d’euros par an !
Une autre réforme des retraites est donc possible pour garantir le départ à la retraite à 60 ans sans allongement de cotisations ni décote, grâce à une autre répartition des richesses.
C’est cette voix que je compte faire entendre au Sénat lors de la discussion en séance, aussi je vous invite à poursuivre la mobilisation contre cette réforme politique injuste et inacceptable.
La mobilisation n’est pas terminée, le 23 septembre prochain est une nouvelle étape à franchir pour faire entendre notre désaccord et agir ensemble pour une société plus juste et respectueuse de tous.

Paris, le 16 septembre 2010

Odette Terrade

Ancienne sénatrice du Val-de-Marne

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