Face à l’ampleur de la contestation populaire et sociale du projet inéquitable de réforme des retraites portée par le gouvernement, la bataille parlementaire au Sénat, qui va débuter le 5 octobre prochain, est très attendue.
Ceci d’autant plus qu’après le passage de ce projet de loi à l’Assemblée Nationale en septembre, les mesures les plus inacceptables et injustes ont été validées :
- Report de l’âge de départ en retraite de 60 à 62 ans ;
- Report de l’âge de départ en retraite à taux plein sans décote de 65 ans à 67 ans ;
- Hausse du taux de cotisation ;
- Allongement de la durée de cotisation des fonctionnaires ;
- Suppression de la possibilité, pour les mères de familles fonctionnaires ayant trois enfants et 15 ans de service, d’un départ anticipé à la retraite.
L’essentiel des mesures ne sont en réalité pas destinées à apporter des ressources à la sécurité sociale, ni même à limiter les dépenses en matière de retraites.
Mais à réduire la « dépense » et la gestion publiques, pour faire in fine la place nette aux assurances privées et aux fonds de pension.
En attaquant l’efficacité et le caractère juste du système de retraite par répartition, de solidarité intergénérationnelle, le gouvernement cherche donc à valoriser le régime par capitalisation, privé, favorisant la logique du chacun pour soi.
Assez d’intox, le système par répartition est viable et pérenne. La première solution pour les retraites, c’est l’emploi.
Assez d’intox, le déficit n’est pas une fatalité ; il résulte au contraire d’un choix ! Choix politique et idéologique qui ne propose de financer les retraites qu’à hauteur de 10% par les familles les plus riches et les entreprises, mais à hauteur de 85% par les salariés et les retraités !
Cette réforme des retraites est donc profondément injuste, inéquitable et inefficace !
C’est bien ce que dénoncent depuis des mois les salariés en grève et les millions de personnes qui ont manifesté.
Plus que jamais doit être faite la démonstration que notre pays dispose dès aujourd’hui des ressources nécessaires pour financer et pérenniser notre système de retraites par répartition.
Une autre réforme des retraites est possible, qui garantisse pour toutes et tous, un véritable droit à la retraite à 60 ans, avec une pension décente.
C’est bien tout l’objet de la proposition de loi alternative déposée par les parlementaires communistes et du Parti de Gauche, qui a déjà recueilli près de 200.000 pétitions de soutien et dont voici les trois principaux axes :
- Désintoxiquer notre économie de la finance en créant une cotisation des revenus financiers des entreprises et des banques à un taux de 9,9% = 30 milliards de recettes supplémentaires ;
- Favoriser l’emploi et les salaires, bases du financement des retraites et instaurer une modulation des cotisations patronales : leur taux serait d’autant plus augmenté que les entreprises joueraient contre l’emploi, les qualifications, les salaires = au moins 25 milliards de recettes supplémentaires, à affecter pour stimuler le crédit pour les investissements créateurs d’emploi ;
- Promouvoir la justice sociale en supprimant le bouclier fiscal et en augmentant les contributions des revenus issus de l’intéressement, des bonus et stock-options.
Avec les sénateurs et sénatrices communistes et du Parti de Gauche, je reste déterminée à exiger du gouvernement le retrait de ce projet de loi. Je m’engage à porter la voix du mouvement engagé dans le pays et à défendre une réforme des retraites juste et efficace.