Hôpital Béclère : les personnels mobilisés pour défendre leur hôpital public

Santé. AP-HP

Publié le 4 octobre 2010 à 10:03 Mise à jour le 8 avril 2015

Alertée par le projet de fusion de l’hôpital Antoine Béclère avec les établissements hospitaliers du Kremlin-Bicêtre et de Paul Brousse, j’ai sollicité avec ma collègue députée Marie-Hélène Amiable, la ministre de la Santé.

Cet établissement est le seul hôpital public des villes du sud des Hauts-de-Seine, il doit conserver ses moyens de fonctionner correctement et son autonomie !
Ci-dessous le courrier adressé à la Ministre de la Santé.

"Madame la Ministre,

Nous attirons votre attention sur le projet de fusion de l’hôpital Antoine Béclère à Clamart et sur ses conséquences pour les populations.

Cet établissement dessert toutes les villes du sud des Hauts-de-Seine. En 2009, suite au non remplacement puis à la suppression de 60 postes, son budget a été excédentaire de 5,9 millions d’euros. Il a été alors le seul établissement hospitalier bénéficiaire de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris dans cette situation.

Ce manque d’effectifs a détérioré les conditions de travail des personnels soignants et administratifs qui exercent à flux tendu toute l’année.

Un projet de fusion vient s’ajouter à cette situation. L’hôpital Antoine Béclère doit être fusionné avec les hôpitaux Paul Brousse à Villejuif et Kremlin-Bicêtre dans le Val-de-Marne, soit à 40 minutes de Clamart ! La gestion administrative, financière et médicale se ferait au Kremlin-Bicêtre, l’hôpital Antoine Béclère en deviendrait ainsi une annexe. Ce projet se traduirait par des suppressions de postes supplémentaires : 102 emplois pourraient ainsi disparaître sur les 3 établissements fusionnés. La qualité des soins pourrait s’en ressentir malgré l’implication et le dévouement des personnels.

Cette vision comptable risque d’avoir de lourdes conséquences pour les Altoséquanais, le service public et le personnel médical. Seul hôpital public du sud du département, les patients pourraient se diriger vers les établissements privés, pour ceux qui pourront y être admis et s’acquitter de dépassements d’honoraires. Les moins aisés n’auront d’autre choix que de se rendre dans le département voisin.

Les personnels sont mobilisés contre ce projet, le conseil d’administration de l’AP-HP s’y était d’ailleurs opposé en juillet 2009. Les soins ne font pas l’objet de blocage mais les services de gestion administrative sont perturbés. La mobilisation prend de l’ampleur chaque jour, des négociations doivent être envisagées rapidement.

Nous sommes vivement préoccupées par cette situation qui voit encore reculer l’accès au service public pour tous dans les villes de banlieue. Nous vous demandons d’intervenir au plus vite afin que ce projet de fusion soit retiré et que les moyens nécessaires au bon fonctionnement de cet établissement soient débloqués. "

Brigitte Gonthier-Maurin

Ancienne sénatrice des Hauts-de-Seine
Contacter par E-mail Suivre sur Twitter

Ses autres interventions :

À la une