Les dysfonctionnements, les graves manquements dans la réalisation des travaux et les importants surcoûts s’accumulent dans le dossier du Centre Hospitalier Sud Francilien (CHSF), dont l’ouverture est constamment repoussée.
Le choix du recours à un partenariat public-privé (PPP) et à un bail emphytéotique au profit d’une filiale du groupe Eiffage va représenter un loyer de 40 millions d’euros par an à acquitter par le CHSF pendant 30 ans.
Le choix de faire financer l’hôpital public par le privé implique que ces grands groupes qui décident d’investir le font avec un objectif de rentabilité financière, objectif bien évidemment incompatible avec la logique de service public et d’accès aux soins pour tous. Le seul loyer pèsera très lourd dans le budget de l’hôpital ; or, Eiffage réclame d’ores et déjà 100 millions d’euros supplémentaires pour les modifications des travaux.
Les usagers, les personnels et l’activité hospitalière n’ont pas à payer les conséquences de ces choix financiers, pas plus que l’Agence Régionale de Santé (ARS). La solution qui consisterait à demander à l’ARS de participer au paiement du loyer n’est pas acceptable. Seule la sortie du partenariat public-privé doit être envisagée.
Déjà, 150 emplois dans divers secteurs et services de l’hôpital Sud Francilien sont menacés de suppression, entraînant à terme la suppression de services ou des urgences la nuit.
Encore une fois, la logique comptable l’emporte sur la nécessité d’offrir aux usagers un service public de la santé de qualité et sur l’accès aux soins.
Depuis la loi de 2004 relative à la santé publique, mais surtout depuis la loi HPST de 2009, le service public hospitalier est menacé de démantèlement, notamment dans le département de l’Essonne. Les personnels de l’hôpital Sud Francilien, à qui l’on demande encore de faire 2 millions d’euros d’économies d’ici à la fin 2011, ont donc décidé d’entamer une grève reconductible.
La défense de l’hôpital public doit constituer, aujourd’hui, une priorité afin d’éviter que s’instaure dans notre pays une médecine à deux vitesses et une offre de soins détériorée. Et cela ne peut passer que par un financement public de l’hôpital public.