Monsieur le Secrétaire d’Etat,
Je souhaite attirer votre attention sur la situation délicate de l’entreprise STX de Lorient, spécialisée dans la construction navale de navires de 20 à 120 mètres soit civil pour le marché national ou militaire à l’export.
Depuis plusieurs années, les carnets de commandes se remplissent aléatoirement impactant directement la charge de travail. En septembre 2012, j’avais déjà alerté le Ministre du Redressement Productif de l’époque sur l’amenuisement continu de la capacité de production.
Malgré ces aléas, STX Lorient a su rebondir et porter une volonté ambitieuse de poursuite des activités avec la construction de 7 navires en un peu plus d’un an. Tous ces projets se sont avérés à l’équilibre malgré un effectif en constante diminution, prouvant que le savoir-faire des salariés et leurs compétences ne sont plus à démontrer.
Or, lors d’un récent Comité d’Entreprise, la Direction a annoncé le prochain licenciement de 47 salariés, soit plus de 50% de l’effectif actuel comptant 97 employés. Cette déclaration surprise a légitimement accablé l’ensemble du personnel qui se bat au quotidien pour démontrer tout le potentiel de développement de cette entreprise. Cette annonce soudaine les a également stupéfiés car elle n’avait jamais été abordée lors des échanges entre la direction et les salariés. En juin dernier, des annonces contraires voire rassurantes avaient été faites aux représentants du personnel même si des mesures de chômage partiel avaient bien été évoquées. Aussi, la stratégie de la direction menée sans concertation apparaît implacable, plongeant le personnel dans un profond désarroi.
L’incongruité de la situation des chantiers STX de Lorient réside dans le manque de commandes alors qu’une main d’œuvre qualifiée et expérimentée est disponible. Les récentes annonces de la direction ne permettent pas d’envisager sereinement l’avenir de ses chantiers d’autant que le service commercial et le service projets ne sont plus présents sur le site complexifiant encore plus sa visibilité et sa reconnaissance par de potentiels commanditaires.
L’inquiétude est grande puisque cette nouvelle pourrait présager d’une éventuelle fermeture du site de Lorient. Pourtant de possibles commandes sont déjà identifiées comme par exemple, la construction d’un roulier pour l’île de Groix dans le Morbihan. D’autres appels à projets similaires pourraient compléter les activités de STX Lorient. Mais le contexte budgétaire contraint et les baisses des dotations freinent durablement les projets d’investissement des Collectivités Locales. Les salariés de STX Lorient connaissent leur potentiel de production. Ils ne demandent pas des moyens inconsidérés pour sauvegarder leur outil de travail mais simplement une reconnaissance de leurs compétences qui peuvent être plus qu’utiles, dans la bataille de la compétitivité industrielle menée par notre pays.
Aussi, il serait opportun de s’interroger sur les dispositions à prendre par la puissance publique pour venir en aide à toutes les entreprises à l’image de STX Lorient qui possèdent un dispositif aguerri de production, malheureusement ralenti par un manque de projets ou de commandes.
De plus, vos prérogatives ministérielles pourraient vous permettre d’initier un recensement des besoins ou des projets en cours des Conseil Généraux bordés par le littoral. Ces derniers peuvent être à la recherche d’un savoir-faire exceptionnel comme celui de STX Lorient pour la construction de bateaux utiles au développement de leurs territoires. Ce serait un signe fort adressé à l’ensemble du personnel mais également à l’ensemble de notre industrie. Le Gouvernement montrerait ainsi sa volonté d’œuvrer à l’essor économique de nos entreprises et à la promotion de nos spécificités de production.
Je suis certain que vous saurez appréhender avec bienveillance la préoccupation des salariés de l’entreprise STX de Lorient et que vous saurez leur apporter une réponse rapide afin d’assurer l’avenir de ce site important pour l’ensemble du Morbihan puisque 250 sous-traitants dépendent également de la pérennité de ses activités.
Dans cette attente, et vous remerciant de l’intérêt que vous porterez à cette demande, je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire d’Etat, en l’assurance de mes sincères salutations.
retrouvez ici la lettre au Ministre du Travail
retrouvez ici la question orale à poser en séance le 03 février 2015