Quand les finances des Collectivités Locales sont au plus mal !

Allocution lors du dernier Conseil Municipal d'Auray

Publié le 18 février 2014 à 09:47 Mise à jour le 8 avril 2015

Les aides de l’Etat diminuent …
Mais les charges et les besoins progressent.

Nous sommes dans une période de récession forte des finances locales. Choix fait par le Gouvernement actuel pour réduire le déficit dont l’ancienne majorité porte une lourde responsabilité.

En 2014, après plusieurs années de gel, nous aurons pour la première fois une baisse des dotations, en absolu, de 1,5 milliard, dont 840 millions pour les communes et leurs groupements. Dans le même temps, les charges augmentent, sans que les maires puissent dire leur mot. Heureusement pour Auray que notre politique du logement a été dynamique et équilibrée.

Comme les cotisations à la caisse nationale de retraite, les rythmes scolaires ou la TVA. Cela représente 1,5 milliard, selon les calculs d’André Laignel, secrétaire général de l’AMF, ancien Ministre socialiste. Et puis, il y a une perte de un milliard, liée à l’inflation. Au total, les collectivités perdent quatre milliards. Ce n’est pas négligeable, sans tenir compte de la baisse des dotations annoncée pour 2015 !

Comment s’adapter ?

Malheureusement, il faut restreindre sur l’essentiel : soit l’investissement, soit les services. Le risque majeur, déjà engagé, c’est de mettre en panne les investissements, alors que les collectivités représentent 71 % de l’investissement public.
C’est un risque pour l’économie nationale. Retarder les investissements, on peut le faire pendant un an ou deux. Mais, après, ce sont les services qui seront touchés.

Il faut sortir de la nasse dans laquelle les élus locaux sont aujourd’hui empêtrés, entre des dépenses contraintes de plus en plus prégnantes et des ressources financières de moins en moins maîtrisées, faute de pouvoir en fixer le rendement !

Oui l’intervention publique locale est essentielle pour la population, avec des moyens financiers globalement renforcés, ce qui n’est pas prévu !
Et n’oublions jamais, mes chers collègues, que si dette il y a dans nos collectivités, admirablement stable depuis 30 ans, parfaitement maîtrisée, rappelons qu’elle sert l’investissement, donc la croissance, contrairement à celle de l’Etat qui comble le déficit dû à sa mauvaise gestion. Les collectivités, il faut les choyer, car elles ne sont pas une charge mais un levier pour notre pays en crise. Il faut vraiment que les Maires et l’ensemble des Elus locaux de base soient entendus et écoutés. C’est aussi l’intérêt du Gouvernement et de toute la population.

Michel Le Scouarnec

Ancien sénateur du Morbihan
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