Le 11 janvier 2010
Monsieur le Préfet,
Je souhaite attirer votre attention sur le cas de monsieur AZAZ Karim, de nationalité algérienne, né le 28/03/78 en Kabylie, résidant à Paris XVIIe, qui fait l’objet d’un APRF notifié le 23/12/2008. Le recours qu’il a fait contre cet arrêté a été rejeté par le Tribunal Administratif de Melun le 29/12/09. Il est actuellement retenu au centre de rétention du Mesnil Amelot.
Monsieur AZAZ appartient à une famille qui entretient des relations privilégiées avec la France depuis des générations, son grand-père et son père ont d’ailleurs servi dans l’armée française.
En 2001, La Jamaa Islamiya, groupe islamiste armé coupable de nombreux crimes et attentats a édicté une menace de mort circonstanciée à l’encontre de ce membre bénévole du Croissant Rouge. Dans un écrit signé du chef Abou Talah, monsieur AZAZ a était condamné à mort pour s’être mis "au service d’organisations contraires au peuple musulman".
Pour sauver sa vie, il a cherché naturellement refuge en France en 2001, où il a été, hélas, débouté du droit d’asile. Depuis 8 ans, il a malgré tout construit sa vie en France et travaille aujourd’hui dans une entreprise de plomberie dont le patron lui a signé une promesse d’embauche, en CDI, en 2008, réitérée en 2009. Enfin, il sera dans quelques mois le père d’un enfant français puisque son amie, aide-soignante, est française.
Notre pays, patrie des droits de l’homme, ne doit pas prendre le risque d’exposer cet homme à la fatwa dont il est l’objet en le renvoyant dans son pays d’origine, dans une région fortement touchée par la violence, comme en attestent les recommandations du ministère des affaires étrangères en date du 7 janvier dernier sur la situation en Algérie : « Dans le Nord algérien, le risque d’action terroriste est le plus élevé en Kabylie et dans certaines wilayas du quart Nord-Est où des actions de groupes terroristes se produisent plusieurs fois par semaine. Dans ces régions, les déplacements particulièrement par voie routière et même avec une escorte au demeurant nécessaire, doivent être considérés avec la plus grande prudence. Il est recommandé d’éviter les axes secondaires et non surveillés et de ne pas circuler de nuit. »
Dans ce contexte, Karim AZAZ risque la vie s’il retourne dans son village de Kabylie. Au vu de ces éléments, je souhaiterais le réexamen de son dossier afin qu’il soit libéré et obtienne un titre de séjour pour vivre en France de son travail et y élever son enfant.
Dans l’attente de votre réponse, je vous prie de croire, monsieur le Préfet, en l’expression de ma haute considération.
Michel Billout