Michel Billout écrit au directeur de l’agence régionale de santé au sujet des hôpitaux de Lagny/Jossigny et Melun

Publié le 9 septembre 2010 à 16:03 Mise à jour le 8 avril 2015

Monsieur le directeur,

Préoccupé par les difficultés rencontrées par les équipements publics de santé sur mon département, sollicité régulièrement par les personnels, les syndicats mais également les membres des collectifs de défense de certains hôpitaux seine-et-marnais, je suis très inquiet pour l’avenir des établissements de santé publics en Seine-et-Marne et la réduction de l’offre de soins qui en découle.

Cette inquiétude a été renforcée dimanche 5 septembre, lorsque j’ai pris connaissance dans le journal « Le Parisien » de l’existence d’un document de travail de l’Agence régionale de Santé sur les hôpitaux d’Ile-de-France. Selon ce journal, il serait proposé la suppression de la plupart des blocs ouverts pendant 24 heures en Ile-de-France au profit d’un seul par département. Pour la Seine-et-Marne, seul l’hôpital de Meaux est proposé comme « tête de pont » pour le département le plus vaste d’Ile-de-France.

Quel diagnostic de territoire a été réalisé pour en arriver à une telle proposition ? La Seine-et-Marne, chacun le reconnait, est un département qui cumule les déficits en matière de santé publique. Notre département devait rattraper son retard avec notamment la construction de deux nouveaux hôpitaux à Jossigny et Melun.

Concernant l’hôpital de Jossigny, en remplacement de celui de Lagny, de nombreuses inquiétudes demeurent. Reconnu comme en sous capacité avant même son ouverture, ce nouvel équipement a été conçu sans qu’aucun diagnostic de territoire n’ait été réalisé. J’ai personnellement accompagné les membres du collectif de défense de l’hôpital de Lagny auprès du directeur de l’ARH afin d’obtenir des réponses que nous attendons toujours.

Quid de la demande réitérée de maintenir une offre de soin complémentaire en annexe au nouvel hôpital de Jossigny sur une partie des terrains de Lagny ? Cette demande a par ailleurs été entendue par le Conseil régional qui a délibéré avant l’été sur une opération affectant une partie des terrains de l’hôpital de Lagny à la construction de logements. « Le conseil régional est et sera particulièrement attentif concernant le devenir de l’hôpital de Lagny et la demande de conserver un pôle de santé. » Sur ce secteur en effet, la médecine libérale ne sera pas en mesure de répondre aux besoins des populations les plus fragiles.

Les membres du collectif santé seront reçu le 15 septembre prochain au sein de l’ARS. Je ne doute pas que vous serez à l’écoute de leurs propositions pour améliorer le maillage sanitaire sur le territoire de Lagny-Jossigny. Je soutiens sans réserve leur demande de mettre en place une table ronde réunissant l’ensemble des acteurs du bassin de vie ( les 4 communautés d’agglomération, la région, le département , l’ARS, l’Etat et les communes du secteur) pour travailler à un vrai projet sanitaire pour ce territoire en perpétuelle évolution démographique. Rencontrant le collectif, le 1er septembre, le Conseil général de Seine-et-Marne a également souhaité soutenir cette démarche.

Concernant l’hôpital de Melun, les choses sont encore plus inquiétantes : l’actuel hôpital subit une baisse d’activité du fait de la fermeture du bloc chirurgical de nuit à 18 h 30, ce qui interdit toute opération dès 17h. Quant au nouvel établissement, de nombreux doutes subsistent sur sa réalisation.

Sur ces deux sujets, je vous ai déjà interrogé le 22 juillet dernier pour connaitre votre position. Concernant notamment la fermeture du bloc, il semble que cette mesure soit envisagée dans l’ensemble des hôpitaux du département, à l’exception de celui de Meaux. Dans les colonnes du « Parisien » du 5 septembre, les représentants des personnels hospitaliers s’indignent de l’amalgame effectué entre la période de 18 heures-minuit, pendant laquelle la vie continue et où les patients arrivent en masse à l’hôpital, et la période après minuit où l’activité est quasi nulle". Certes, à Melun comme ailleurs, la fermeture à 18 h 30 s’explique par le changement de garde à cette heure précise jusqu’au lendemain 8h. Il est également vérifié que l’activité à Melun entre 18 h 30 et minuit ne faiblit pas. Pourquoi ne pas, dans ce cas, commencer par rétablir les « demi-gardes » que vous évoquez dans cet article et laisser ainsi ouvert le bloc jusqu’à minuit. Cette première mesure ne suffirait certainement pas à répondre aux besoins de santé sur ce territoire mais serait de nature à renforcer la sécurité sur ce secteur.

Je suis donc à votre disposition pour échanger et participer à toute initiative que vous pourrez prendre pour définir avec l’ensemble des acteurs départementaux, un projet sanitaire cohérent et efficace pour notre département.

Vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien porter à ma demande, je vous prie de croire, Monsieur le directeur, en l’expression de mes sentiments distingués.

Michel Billout

Ancien sénateur de Seine-et-Marne
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