A l’initiative du collectif "Unis contre l’immigration jetable", cette manifestation rappelle la mobilisation de plus de six cents organisations et associations pour combattre le projet de loi sur l’immigration et obtenir son retrait.
Un projet de loi qui est actuellement en discussion au Sénat et d’emblée, le groupe communiste, républicain et citoyen par la voix de sa présidente Nicole Borvo a défendu l’irrecevabilité de ce texte en appelant à la responsabilité des parlementaires à l’égard de la nation et des principes fondateurs de notre république.
Oui, il faut s’interroger et poser la question de la légitimité de notre action d’élus en laissant voter cette loi scélérate,
- parce qu’elle porte atteinte aux libertés et aux droits fondamentaux des étrangers et au-delà à l’ensemble de la société ;
- parce qu’elle constitue un recul historique en matière de droits constitutionnels ;
- parce qu’elle trompe les Françaises et les Français en dévoyant leur mécontentement de la politique libérale du gouvernement et fait de l’étranger, du jeune et du pauvre, les boucs émissaires des peurs légitimes de nos concitoyens quant à leur avenir.
C’est dans ce climat et en chassant sur les terres du Front national que Sarkozy occupe le terrain politique pour faire oublier les échecs du gouvernement, du revers électoral de 2002 au scandale de l’affaire Cleamstream en passant par le rejet massif de la constitution européenne et du retrait du CPE.
Chacun sait bien ici, que ce projet de loi ne va pas régler les questions de l’immigration, il va - au contraire - fabriquer de nouveaux sans-papiers, des situations administratives inextricables et des souffrances familiales intolérables.
De même, d’un point de vue économique, les mesures proposées visent à satisfaire le patronat en lui apportant un stock de main d’œuvre à bas prix, sans droits, précaire et corvéable. Une telle politique qui ne peut que niveler par le bas les conditions de travail de l’ensemble des salariés.
Non, les migrants ne sont pas une marchandise. Comme chaque homme et chaque femme vivant sur notre sol, ils ont des droits fondamentaux.
Or le texte ne respecte ni la Constitution, ni la Convention européenne des droits de l’Homme, ni la Convention internationale des droits de l’enfant quand on sait que des enfants pourraient être privés de leur mère ou de leur père et se retrouver dans des situations dramatiques. Je rajouterai qu’il bafoue aussi le droit d’asile, droit inaliénable, en l’amalgamant à la question de l’immigration.
Pour conclure, je rappelle que ce texte est dangereux, pervers et profondément inhumain. Il s’inscrit bien naturellement dans le projet de société ultralibéral de la droite au pouvoir et constitue un puissant outil de démolition du statut des étrangers.
Avec vous, j’appelle au retrait de ce texte honteux et je soutiens toutes les actions visant au respect des droits de chacune et chacun, nationaux et étrangers.