Lycée de Nangis : l’agrandissement est indispensable !

Publié le 19 octobre 2005 à 11:12 Mise à jour le 8 avril 2015

Le conseil régional a notifié cet été à la mairie de Nangis le caractère non prioritaire de la réalisation de la seconde tranche du lycée de Nangis qui voit pourtant ses batiments provisoires se multiplier. La rentrée scolaire passée, Michel Billout a donc écrit le 19 octobre 2005 à la Vice-présidente en charge des lycées pour argumenter sur la nécessité de cette réalisation.

Madame la Vice Présidente,

C’est avec un vif intérêt que j’ai pris connaissance de votre courrier du 9 août dernier relatif à la situation du lycée Henri Becquerel de Nangis.

Avec la communauté scolaire, J’ai enregistré les efforts du Conseil régional pour palier, dans l’urgence, au manque criant de locaux par l’installation, au premier trimestre 2006, de nouveaux bâtiments démontables destinés à accueillir quatre classes supplémentaires.

A ce sujet, je souhaiterai insister sur le caractère d’urgence de ces installations qui font défaut depuis la rentrée de septembre à l’établissement qui a, en attendant, dû reconvertir des salles destinées à d’autres activités et jongler avec les emplois du temps afin de permettre aux élèves de travailler dans des conditions acceptables ce premier trimestre. Cette organisation déstabilisant la vie de l’établissement, il serait souhaitable qu’elle se prolonge le moins longtemps possible. De la même manière, la réalisation du plateau sportif dont vous m’annoncez la concrétisation pour 2006 s’avère tout aussi urgent, et nous souhaiterions, avec la communauté scolaire, pouvoir compter sur une livraison pour la prochaine rentrée, en septembre 2006.

Au-delà de ces projets en cours, je souhaiterai, madame la Vice présidente, revenir sur le dossier de la seconde tranche du lycée.

Vous n’ignorez pas que ce lycée d’enseignement polyvalent a été créé, à l’origine, en deux tranches de 600 élèves. La première phase, terminée depuis onze ans, a été sous-évaluée : 4 classes provisoires supplémentaires ont dû être ajoutées dès l’atteinte du seuil de 500 élèves. Le nombre d’élèves augmentant sensiblement tous les ans, le seuil maximum des 600 élèves est aujourd’hui dépassé. L’établissement va donc recevoir au premier trimestre 2006 4 bâtiments provisoires, pour pouvoir faire face à l’accueil des élèves. Le nombre de bâtiments provisoires dans le lycée est ainsi porté à 8.

Cette situation est due au fait que la deuxième tranche des travaux n’a jamais été réalisée. Si je suis votre raisonnement, « la croissance démographique du secteur serait provisoire, l’augmentation des effectifs relativement faible et cette seconde tranche surdimensionnée ». Or, selon les recensements de l’INSEE, on peut au contraire constater sur une période de 5 ans, un solde démographique positif de 2 597 habitants sur l’ensemble des communes concernées par le périmètre de recrutement du lycée.

Les 2 communes principales du périmètre (Nangis et Mormant) ont une croissance moyenne de 7% sur 5 ans soit 2.5% de plus que la moyenne départementale située à 5,7 % pour la même période, 1.5 % pour la moyenne régionale. Pour être encore plus précis, seules 3 communes (Fouju, Rampillon et Vieux Champagne) connaissent une sensible diminution démographique alors que 11 communes ont une croissance supérieure ou égale à 10 % (dont 3 > à 20 %).

J’ajoute enfin que l’évolution démographique s’accélère à Nangis sous la pression de populations souhaitant aujourd’hui s’installer en grande couronne. Le marché de l’immobilier est saturé. De plus en plus de terrains situés en fond de parcelle, en plein centre ville, sont transformés en terrains à bâtir, en totale conformité avec le POS et maintenant le PLU.

La municipalité accompagne ce mouvement afin de maintenir la diversité sociale de la population par des opérations de ZAC et de transformations d’immeubles de centre ville en logements sociaux. C’est ainsi qu’en 2005 42 logements sociaux ont été livrés, 19 le seront en 2006. La ZAC des Roches sera totalement terminée en 2007 avec 153 logements supplémentaires. Un nouveau groupe scolaire y sera construit. Enfin deux nouveaux projets de ZAC sont en cours de finalisation.

J’ajouterai, pour finir, que plusieurs lotissements sont en cours de réalisation dans les communes voisines.
L’évolution démographique de ce territoire a reflété ainsi les prévisions du Schéma Directeur Régional d’Ile-de-France, à savoir une croissance régulière et continue notamment due au déplacement de population de la petite couronne vers la grande couronne. Mais cette évolution se trouve aujourd’hui très nettement bousculée. Je crains donc que les éléments d’appréciation démographique qui vous ont été communiqués soient pour le moins erronés.

La précédente majorité du Conseil Général de Seine et Marne avait fait réaliser une étude par l’IAURIF portant sur l’évolution probable des effectifs dans les collèges. Les éléments contenus dans cette étude relevait plus du suivi de cohorte que d’une véritable enquête démographique. Le document remis a été responsable d’une véritable sous estimation des besoins.

Est-ce sur ce document que vous vous appuyez pour étayer votre réponse ?

Concernant l’augmentation des effectifs, celui-ci est constante. Je maintiens que l’établissement sera amené, dans les prochaines années, à accueillir plus de 900 élèves, et à diversifier ses filières de formations pour répondre aux besoins des familles.

Cette diversification est aujourd’hui ralentie par le manque de locaux et de capacité d’accueil. Néanmoins, l’équipe pédagogique, soucieuse de ne pas pénaliser les besoins de formations des élèves, accueille depuis cette rentrée un nouveau BEP de vente action commerciale.

D’ici à trois ans, cette nouvelle formation aboutira à un bac pro, ce qui signifie 120 élèves supplémentaires. Et en réalité, si le lycée avait disposé des locaux nécessaires, ce sont deux sections de BEP qui aurait pu ouvrir pour répondre aux demandes des familles, avec le doublement des effectifs que je vous laisse imaginer sur trois ans.... J’ajoute enfin que l’établissement s’est porté candidat pour un BTS de management des unités commerciales qu’il risque de ne pas obtenir sous prétexte de l’exiguïté de ses locaux. Une situation qui serait dommageable au développement indispensable de l’offre de formation dans un département où le niveau de qualification pâtit des retards cumulés dans le secteur de l’enseignement supérieur : seuls 66,7 % des bacheliers de Seine-et-Marne poursuivent des études supérieures contre 78 % au niveau national.

J’ajoute que ce lycée appartient à un bassin de formation curieusement découpé regroupant un secteur allant de Provins à Melun et Sénart et excluant Coulommiers et Montereau, pourtant très fréquentés par les Nangissiens et les Provinois. Là encore ce découpage a été réalisé en son temps davantage avec le souci de faire apparaître une offre de formation complète sur un secteur peu cohérent que de faire apparaître une offre incomplète sur un véritable bassin de vie. Le lycée Henri Becquerel pâtit grandement de cette situation.

Enfin, en dehors de cette seconde tranche, le lycée subit depuis sa construction une injustice qu’il conviendrait enfin de réparer : il est un des rare établissement à ne pas disposer d’une salle polyvalente, interdisant toute réunion pleinière des lycéens, comme de leurs parents, toute activité pédagogique para scolaire (club théâtre, etc.), mais également scolaire pour accueillir les élèves présents au lycée de 7 h 30 à 18 h 30 (soumis aux horaires de cars) et ne disposant pas de salles pour effectuer leurs devoirs lorsque toutes les salles de classes sont occupées.

La réalisation de cette salle polyvalente, indépendante de la seconde tranche, a déjà fait l’objet d’études et pourrait être lancée rapidement. L’emprise au sol reste libre, de même que celle de la seconde tranche, et ce, malgré l’implantation des bâtiments démontables qui ont été déposés de manière préventive sur un espace qui restera inutilisé.

Pour conclure, j’ajoute qu’aujourd’hui, l’établissement souffre de nombreux dysfonctionnements, dus à une mauvaise réalisation initiale - ce lycée a été construit en pleine période du scandale des lycées d’Ile de France : exiguïté des salles de cours, couloirs étroits, fuites d’eau... Il avait été répondu à l’époque que des diagnostics techniques étaient en cours, pour étudier les possibilités d’agrandissement. Aujourd’hui, la communauté scolaire reste dans l’attente de la réalisation de ce projet.

Je souhaiterai, Madame la Vice-Présidente, que vous puissiez, au vu de ces informations et des attentes me tenir informé des intentions régionales en faveur de ce lycée pour qu’il puisse le plus rapidement possible accueillir dans de bonnes conditions les élèves, comme cela a été prévu initialement.

Je suis d’ailleurs prêt à vous accueillir à Nangis pour une visite des locaux et pour discuter et argumenter encore plus en détail, aux côtés de la communauté scolaire, de la nécessité de réaliser cette seconde tranche.

En vous remerciant de l’attention toute particulière que vous voudrez bien y porter, je vous prie d’accepter, Madame la Vice-Présidente, mes respectueuses salutations.

Michel Billout

Ancien sénateur de Seine-et-Marne
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