Une situation au-delà du supportable : depuis l’automne dernier, après des années de dysfonctionnements latents, la ligne Paris/Provins connaît une incroyable succession de retards, voire de suppressions pure et simple de trains, entrainant des situations de crises à répétition irritant au plus haut point des usagers pris en otage dont la juste colère n’a d’égale que le traitement indigne qui leur est infligé au quotidien, dans des voitures particulièrement peu confortables.
Depuis deux semaines, deux associations d’usagers de cette ligne, « la voix du train » et « l’Association des usagers des transports collectifs provinois » appellent, en signe de protestation, à ne plus présenter de titre de transports aux contrôleurs qui se présenteront mais un simple coupon de « Ras le Bol », symbolisant leur exaspération face à ces dysfonctionnements et aux difficultés professionnelles et personnelles qu’ils engendrent depuis octobre dernier.
Elu de l’une des gares principale de cette ligne, je soutiens sans réserve cette démarche qui intervient après de multiples tentatives de dialogues et de concertations avec la SNCF, restées sans effets du point de vue de l’amélioration de la situation.
Car aux multiples pannes matérielles, s’ajoutent désormais les problèmes d’acheminement du personnel, conducteur ou chef de train, entrainant jusqu’à des suppressions de train, sans qu’aucune offre alternative ne soit offerte par les trains « grandes lignes », alors même que cet engagement avait été pris par la direction du Transilien.
Ainsi, les usagers de la ligne Paris-Provins ont été obligé de bloquer un train « grandes lignes » dans la soirée du 18 avril dernier pour rentrer chez eux suite à la suppression successive de deux trains qu’ils espéraient prendre : le 19 h 28 et le 20 h 34 !
L’attitude de l’opérateur est dramatique et inquiétante pour l’avenir : ne parvenant même plus à mettre du personnel en face de ses trains, on ne voit pas comment la situation pourra durablement s’arranger avec l’arrivée de matériel neuf en fin d’année !
A l’heure où nous allons inaugurer le TGV, il est scandaleux de transporter des usagers dans des conditions indignes, avec de surcroit pour toute réponse aux attentes des usagers une multiplication des tentatives d’intimidation contre les présidents d’associations, prioritairement verbalisés pour en faire des exemples.
Le 12 Mars dernier, à l’occasion d’une réunion qui s’est tenue au STIF, j’avais demandé à la SNCF d’avoir une toute autre attitude envers les usagers, et de répondre notamment à leur demande de remboursement de la carte orange, ce geste commercial étant du ressort unique de la SNCF. Celle-ci a refusé tout remboursement sous prétexte d’investissements sur cette ligne, alors que ces derniers ne font qu’en partie compenser plus de 20 ans de retards dans ce domaine !
Ce refus est d’autant plus incompréhensible que la situation n’a cessé, depuis de se dégrader. La mise en place, à partir de juin, d’une augmentation des rotations de train qui tombent déjà aujourd’hui régulièrement en panne n’est pas pour me rassurer sur le respect de la fiabilité des horaires !
Cumulant les handicaps du fait de sa non-électrification, cette ligne mérite un intérêt tout particulier et un investissement prioritaire de la part de l’Etat. Pour autant, la SNCF doit prendre ses responsabilités dans la gestion de cette situation et respecter ses clients.
Je réitère donc tout mon soutien aux associations d’usagers dans leur démarche de protestation et leur combat pour obtenir une juste réparation financière des préjudices subis.
Michel Billout