Suite aux nombreuses perturvations subies par les usagers de la ligne SNCF Paris Provins, Michel Billout est intervenu vendredi 26 janvier 2007 auprès de Monsieur Maurice Testu, directeur des Lignes Transilien.
"Monsieur le directeur,
Les usagers de la ligne Paris Provins vous ont dernièrement sollicité sur le principe de compensations liées à la mauvaise qualité du service, notamment en novembre et décembre sur la liaison Paris-Provins.
Leur requête reposait sur le souhait d’obtenir un traitement équitable à celui des usagers de la région de Paris-St Lazare et de la ligne A du RER, ces derniers ayant obtenu des compensations financières suite une interruption majeure de leur ligne de transport.
Dans la réponse que vous leur avez fait parvenir, vous mettez en avant, pour justifier votre avis négatif, le fait que la ligne Paris Provins n’a jamais connu de discontinuité du service comme ce fut le cas lors d’une grève prolongée (plus de 7 jours à St Lazare) ou d’un problème technique (3 jours d’interruption totale de la ligne A entre Noisy-le-Grand et Chessy suite à une chute de caténaire sur le domaine RATP).
Ce refus de prendre en compte la réalité du préjudice subi me semble en effet poser problème, d’autant que cette ligne n’est pas exempte de graves dysfonctionnements, comme en témoigne l’incident survenu hier, jeudi 25 janvier.
Une interruption majeure de service, sur une poignée de jours, est-elle en effet de nature à poser un préjudice plus important que des dysfonctionnements répétés causant des retards extrêmement préjudiciables tout au long de l’année (32 % en novembre et 34 % en décembre) aux salariés comme aux étudiants ?
Selon vos propos, cette situation serait « moins pénalisante qu’une grève de longue durée ou un incident technique grave où la réduction du service est sensible et réelle ». Je ne partage pas votre point de vue et je souhaiterais que vous ayez une analyse plus fine des détails des préjudices subis.
L’analyse des retards montre que 92 à 94 % des trains sont arrivés en retard, certes, avec moins de 20 minutes, en novembre et décembre.
Faut-il rappeler qu’un retard de 15 minutes est suffisant pour rater une correspondance, le début d’un examen, irriter un employeur par la répétition des retards cumulés et obliger un salarié à compenser ses retards en quittant son emploi plus tard le soir, quitte à lui faire rater son train de retour (celui de 18 h 14 à la gare de l’Est par exemple, l’obligeant à prendre celui de 19 h 28), avec toutes les implications que cela provoque pour sa carrière professionnelle et sa vie de famille.
Mis en rapport avec des incidents majeurs, largement repris par les médias et donc clairement identifiables par les employeurs, ayant des répercutions de courte durée, vous comprendrez que je ne sois pas en accord avec votre appréciation de la situation. D’autant que la ligne Paris Provins est la seule d’Ile-de-France à cumuler autant de handicaps, allant jusqu’à devenir un élément discriminatoire, retenu par certains employeurs, lors d’entretien d’embauche d’utilisateurs de cette ligne.
Certes, la carte orange ne comporte pas, vis-à-vis des clients, d’engagements contractuels sur les retards, et je le regrette, et bien que le STIF ne nous vous ai pas encore sollicité pour assurer une compensation de cette nature (je suis intervenu dans ce sens auprès du président du STIF le 21 décembre dernier), j’estime que votre responsabilité d’entreprise publique est en jeu dans cette affaire et que les difficultés rencontrées quotidiennement par vos clients devraient vous inciter à offrir un meilleur accueil à leurs revendications.
En espérant que vous prendrez ces remarques en considération, je vous prie de croire, monsieur le Directeur, en l’expression de ma plus haute considération."
Michel Billout
Sénateur de Seine-et-Marne
Maire de Nangis
Président de l’Association des élus de Seine et Marne pour la modernisation de la ligne Paris-Bâle
