Madame Roselyne BACHELOT-NARQUIN
Ministre de la santé et des sports
8 avenue de Ségur
75700 PARIS
Paris, le 9 mars 2010
Objet : Situation de l’hôpital Joffre-Dupuytren à Draveil
Madame la Ministre,
Je souhaite attirer votre attention sur la situation de l’hôpital Joffre-Dupuytren de Draveil suite à l’annonce faite par la direction de l’AP-HP d’y supprimer 68 lits.
Cette décision aurait non seulement pour conséquence d’entraîner la suppression de plusieurs dizaines d’emplois mais également de réduire une offre de soins déjà diminuée en Essonne suite à la fermeture de plusieurs services dans les hôpitaux du département.
Selon le conseil exécutif de l’AP-HP, il y aurait dans les deux années à venir entre 3 000 et 4 000 suppressions de postes envisagées en Ile-de-France.
La décision de l’AP-HP concernant l’hôpital de Draveil remet en cause le projet médical de l’établissement et fragilise l’offre de soins en gériatrie, alors que l’Essonne va connaître une croissance exponentielle des personnes de plus de 80 ans, la plus forte en Ile-de-France.
La volonté de réaliser des économies ne peut tenir lieu de politique de santé publique. Je constate déjà dans mon département les conséquences de la politique comptable que le gouvernement impose aux hôpitaux publics : fermeture de services et dégradation des conditions d’accueil des patients se généralisent. Ces derniers n’ont parfois d’autre choix que de s’orienter vers des établissements privés ou pire, s’ils n’en ont pas les moyens, de renoncer à se soigner.
La situation de l’hôpital de Draveil n’est malheureusement pas unique. Je regrette que les patients de l’Essonne soient progressivement privés d’une médecine publique de proximité qui a, jusqu’à présent, fait preuve de sa qualité.
La loi « Hôpital, Patients, Santé, Territoires » du 21 juillet 2009 fait désormais dépendre l’AP-HP du directeur de l’ARS, mais celui-ci reste sous votre responsabilité politique. Je souhaiterais par conséquent que vous puissiez infléchir la politique uniquement gestionnaire que tente d’imposer la direction de l’AP-HP dans les hôpitaux franciliens, et notamment celui de Draveil.
Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Madame la Ministre, l’expression de ma haute considération.
Bernard VERA