Je m’interroge tout particulièrement sur l’avenir du site de Conflans-Jarny en Meurthe-et-Moselle : une infrastructure importante malheureusement en voie de démembrement. Alors que la ligne 12, parallèle au sillon mosellan, présente un intérêt stratégique certain, l’établissement de Conflans-Jarny, année après année se trouve démantelé.
Les wagons qui arrivent au triage proviennent de Batilly, de Verdun ou de Baroncourt ; il était normal jusqu’ici de s’arrêter à Conflans-Jarny pour le tri, centre de proximité utile à l’industrie locale.
Aussi, sous prétexte d’optimisation de l’effectif et du matériel, la réorganisation du fret ferroviaire vise à intensifier l’activité sur la plateforme de Woippy au détriment du site de Conflans-Jarny, qui ne conserverait que quelques agents afin de permettre un minimum de réactivité. Conflans-Jarny apparaît de plus en plus comme un site en sursis, devenant un simple relais où il n’existe plus aucune possibilité de carrière pour les agents. En effet, sur les 21 postes actuels au triage, 13 vont être supprimés : avec 8 agents, l’activité du site de Conflans-Jarny ne constitue plus une réponse plausible aux besoins des chargeurs.
Au-delà du site lui-même, c’est l’offre aux entreprises locales qui disparaît. Nul doute que ce trafic se retrouvera sur les routes. De plus, le volume d’activité du fret SNCF diminue faisant baisser d’autant le chiffre d’affaire, ce qui entraîne mécaniquement soit un report du trafic sur la route, soit une récupération par les opérateurs privés. En terme de développement durable, ces décisions vont à l’encontre de toutes les déclarations gouvernementales.
