Monsieur le Secrétaire d’Etat,
En avril dernier, j’avais attiré l’attention de Madame Fleur Pellerin en charge de ces questions à cette époque, sur une initiative novatrice relative à l’hôtellerie de plein air, menée en Bretagne sur le site de l’Afpa de Kervalh en Brec’h (Morbihan).
En effet, l’AFPA, l’Université Rennes 2 et les professionnels du tourisme breton ont imaginé une formation originale alternant des cours pratiques et théoriques sur 3 ans, avec en finalité, l’obtention d’un diplôme mais surtout d’un contrat à durée indéterminée. Ce cursus est adressé à l’intention des professionnels de l’hôtellerie de plein air. Ce système est unique dans notre pays. Sa mise en œuvre résulte d’une longue concertation entre le domaine universitaire, les professionnels du secteur et les organismes de formation.
Le moteur des différents partenaires a été d’élaborer une formation dédiée aux besoins des entreprises bretonnes tout en permettant aux stagiaires travailleurs d’obtenir un diplôme universitaire, susceptible de transformer leurs connaissances du terrain en compétences reconnues.
Ce dispositif résulte d’un véritable dialogue social. Il pérennise la main d’œuvre en la qualifiant tout en permettant à nos territoires, à nos entreprises et à nos salariés d’envisager un développement économique durable. 24 CDI-EF sont déjà finalisés en Bretagne en 2013.
Le financement de ce dispositif est possible grâce au soutien de l’OPCA de Branche, l’AGEFOS-PME qui prend en charge le cout pédagogique et les charges du salaire des bénéficiaires.
Or la loi n° 2014-288 relative à la formation professionnelle, à l’emploi et à la démocratie sociale génère des difficultés au financement de ce dispositif. Jusqu’à présent, le Fonds Paritaire de sécurisation des Parcours de Professionnalisation FPSPP pouvait abonder et accompagner les Fonds de la Branche. Or, la loi précitée ne le permet plus, limitant le nombre de CDI EF potentiel puisque l’unique source de financement reposerait sur les fonds collectés par la branche.
Cette disposition remet en cause l’équilibre de ce projet. Le développement économique est indispensable à la création d’activités qui sont génératrices d’emplois. Les métiers du tourisme ont changé, nécessitant notamment, des formations adaptés aux exigences de ces évolutions.
Je m’inquiète de la pérennité d’une telle initiative à l’heure où le tourisme est un facteur de développement économique important pour la région Bretagne et l’ensemble de notre territoire national. Il me semble que cette plus-value professionnelle apportée par cette formation pourrait être soutenue d’une part et étendue à d’autres régions d’autre part.
Vos nouvelles prérogatives ministérielles sauraient éventuellement favoriser l’essor de formation efficace, diplômante et reconnue par les professionnels du tourisme. Je compte sur votre bienveillance pour apporter tout votre concours à la réussite et au développement de ce projet.
Dans cette attente, je vous prie de croire, Monsieur le Secrétaire d’État, en l’assurance de mes sincères salutations.