Fermeture partielle des bureaux de poste de Varennes et Champeaux : Michel Billout intervient auprès du directeur départemental de la Poste

Publié le 27 novembre 2006 à 16:03 Mise à jour le 8 avril 2015

Monsieur le directeur,

J’ai été informé par les maires des communes de Varennes sur Seine et de Champeaux, d’une décision, prise par vos services, consistant à réduire l’amplitude d’ouverture au public des bureaux de poste de ces communes à compter du mois de mars 2007 pour l’une, sans date annoncée pour l’autre.

Membre de la commission départementale de la présence postale territoriale, je n’ignore pas que ces mesures ont été prises en application du Projet Terrain qui vise à adapter les horaires de chaque bureau aux besoins réels, en prenant en compte les évolutions démographiques et socio-économiques locales. Je reste cependant étonné que ce type de décision n’ait pas été évoqué lors des dernières réunions de cette commission.

S’agissant de Varennes sur Seine, j’ai noté que vos services avaient évalué l’activité réelle constatée de ce bureau de poste à 21h, et que vous aviez néanmoins décidé de la monter à 29 h.

Pour autant, le diagnostic comme la décision finale ne semblent pas faire l’objet d’un consensus avec la municipalité de Varennes sur Seine, pas plus d’ailleurs qu’avec celle de Champeaux.

A Varennes sur Seine, la réduction de quatre heures de l’amplitude horaire est justifiée par vos services par le constat d’une moindre activité constatée à certaines heures, sans qu’une localisation plus précise ne soit donnée aux élus de la commune. A terme, la population craint la disparition du bureau de poste au profit d’une concentration de l’accueil du public à Montereau Fault Yonne.

Cette décision est d’autant plus mal acceptée que la municipalité de Varennes-sur-Seine a, sur les deniers publics, investi il y a moins de dix ans dans un bureau neuf, fonctionnel et sécurisé, pour un coût total supporté intégralement par la Commune de 287 102 €. Pour autant, la poste a bénéficié du maintien d’un loyer modéré et stable puisqu’il est passé de 8 079,00 € / an en 1997 à 9 122,88 € /an en 2006. Tous ces efforts financiers ont bien entendu profité à votre entreprise. Vous comprendrez donc que, compte-tenu de ces éléments, la réduction du temps d’ouverture du bureau de poste soit loin d’être acceptable pour la collectivité.

De plus, concernant la fréquentation de ce bureau de poste, les indications données par la commune ne correspondent pas à votre diagnostic : cette fréquentation est en effet jugée importante avec des délais d’attente fréquents, accentués depuis la suppression du poste de Chef d’établissement. Le seul agent en poste ne pouvant parfois, et malgré sa bonne volonté, répondre à l’affluence constatée. Celle-ci s’explique d’ailleurs par une proportion importante d’usagers venant de l’extérieur de la commune, en particulier de Montereau Fault Yonne où les délais d’attente sont encore plus longs et les difficultés de stationnement réelles.

Outre cet apport extérieur, Varennes sur Seine, ville dynamique, se développe : 33 pavillons sont en cours d’achèvement et seront occupés début 2007, 24 logements seront livrés fin 2008, et 20 logements sociaux sont programmés à moyen terme.

Concernant la commune de Champeaux, la baisse de la fréquentation du bureau de poste (3 demi-journées par semaine en comptant celle déjà effective du mercredi) est également mise en doute par la municipalité qui, elle aussi, a consenti à des investissements de l’ordre de 60 OOO euros en 1998 pour rénover ce bureau de poste.

Ce dernier propose d’ailleurs ses services à un bassin de population de plus de 2800 habitants (Champeaux, St Méry, Andrezel, Fouju, et Blandy les tours) qui va augmenter dans les prochaines années avec la livraison de plusieurs dizaines de logements sur Champeaux et Fouju, pour ne prendre que ces deux communes. Au vu de ces informations, je comprends aisément qu’une pétition circule actuellement sur ces communes afin d’obtenir le maintien des heures d’ouverture au public ainsi que la nomination d’un nouveau chef d’établissement.

Il me semble que dans la conduite de ce genre de projet, la Poste doit avoir la volonté de dialoguer avec les élus, eu égard à l’intérêt qu’ils portent à la présence des services publics sur leur territoire.

Certes, concernant l’amplitude hebdomadaire d’ouverture, la charte du dialogue territorial de la Poste ne prévoit qu’une simple information. Encore faut-il qu’elle soit comprise, argumentée, pour être acceptée par la population et les élus qui la représentent.

Ne serait-il pas possible de donner une information plus précise (à quelle période les études ont-elle été effectuées, quels horaires constituent précisément les zones creuses) afin que ce type de décision soit prise sur la base d’éléments admis et partagés ?

Dans l’attente de votre réponse, je vous prie d’accepter, monsieur le directeur, l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Michel Billout
Sénateur maire de Nangis
membre de la C.D.P.P.T.

Michel Billout

Ancien sénateur de Seine-et-Marne
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