Suite au refus,le 24 octobre dernier du ministère de la jeunesse, des sports et de la Vie Associative de retenir et de cofinancer un projet d’équipement nautique intercommunal à Nangis, Michel Billout est intervenu le 16 novembre 2005 auprès du ministre Jean-François LAMOUR pour lui exprimer son incompréhension face à un projet soutenu par la direction départementale de son propre ministère !
Monsieur le Ministre,
Je souhaite attirer votre attention sur le projet intercommunal de construction d’un équipement nautique à Nangis, porté par 12 communes, répondant aux importants besoins et attentes de la population de ce secteur rural en matière d’équipement aquatique.
Cet équipement est en effet destiné à remplacer une piscine de type « Tournesol » qui arrive en fin de vie et ne correspond plus aux besoins nouveaux de pratiques sportives et de loisirs.
Ce projet a été porté et élaboré dans le cadre d’une très large concertation des populations, des associations sportives et des communes concernées qui attendent avec impatience sa réalisation.
Un contrat de territoire doit être adopté par le Conseil Régional d’Ile-de-France début 2006 et le Conseil général de Seine-et-Marne s’est engagé à co-financer l’opération au côté des douze communes réunies au sein du syndicat inter communal pour la construction d’une piscine à Nangis (S.I.C.P.A.N).
Par ailleurs, ce projet a reçu le soutien de Pierre Lacroix, directeur départemental de la jeunesse et des sports en Seine-et-Marne. Dans un courrier daté du 23 mars 2005, ce dernier reconnaissait « l’importance des établissements de natation dans le département, encore trop peu nombreux globalement et très nécessaires, tant aux apprentissages fondamentaux qu’aux entraînements sportifs et aux activités de loisirs ». Et Pierre Lacroix de conclure : « je ne peux que confirmer l’importance d’une piscine dans le secteur de Nangis ».
Dans ces conditions, vous comprendrez, monsieur le ministre, la désagréable surprise de l’ensemble de la communauté sportive et associative devant le refus, par votre ministère, de retenir ce projet lors du dernier comité du FNDS qui s’est tenu le 24 octobre dernier !
Comment accepter, à l’heure où chacun reconnaît le rôle essentiel de ce type d’équipement dans la cohésion sociale et le bien vivre sur son territoire, dans un département déserté par les transports publics, où chaque déplacement pour la pratique sportive relève du parcours du combattant, que la réalisation d’un tel équipement de proximité soit repoussé sans aucune justification plausible ?
Comment accepter que les 14 777 habitants des 17 communes de notre secteur soient traités différemment des habitants du secteur de Coulommiers, dont nous ne contestons bien évidemment pas les besoins dans ce domaine ?
Vous avez en effet accordé une subvention très conséquente à l’équipement de Coulommiers pourtant très semblable à celui de Nangis.
Quelle autre réponse apporter au club de Nangis natation, au club des plongeurs d’Ancoeur qui comptent sur cet équipement pour diversifier leurs activités et proposer de nouveaux créneaux d’entraînement ?
Le club « Nangis natation », qui comprend près de 300 membres, occupe en effet actuellement le maximum des créneaux horaires disponibles dans des conditions d’accueil souvent difficiles, dans un équipement qui n’est plus adapté. Il y a urgence à offrir aux licenciés des créneaux horaires quotidiens leur permettant d’améliorer leurs performances et de mieux préparer les compétitions.
Le club des plongeurs d’Ancoeur est, quant à lui, fortement partie prenante de la réalisation de ce nouvel équipement. Il a la particularité d’associer personnes valides et en situation de handicap. Fondateur de ce club, Michel Dupont, paraplégique, recordman du monde de plongée en 2001, apnéïste le plus haut du monde en 2004, conseiller inter régional à la fédération française d’handisport, soutient d’autant plus le projet qu’il prévoit une augmentation de 400% de ses effectifs (autour d’une trentaine actuellement) : Nangis est en effet le seul club du département à accueillir des nageurs en situation de handicap et la liste d’attente du club est aujourd’hui conséquente.
Monsieur le ministre, les habitants de Nangis et des onze autres communes du syndicat intercommunal ne demandent rien de moins que l’équité et la mise en cohérence des synthèses issues des états généraux du sports que vous avez eu l’excellente initiative de mettre en place ces derniers mois et dont j’ai pu apprécier plus particulièrement l’une de ses conclusion quand au rôle attendu de l’Etat dans le domaine du sport : « L’État doit être en mesure de pouvoir intervenir pour rétablir l’égalité entre les territoires dès lors que celle-ci est compromise par des difficultés économiques et sociales. Aussi doit-il conserver les ressources nécessaires pour pratiquer de la discrimination positive et corriger l’inégale capacité des territoires à offrir un service sportif minimum. »
Cumulant bon nombre de handicap dans les secteurs de l’emploi, des transports, comme de la formation, la population de l’Est Seine-et-Marnais, qui n’a pas été épargnée par les violences urbaines de ces dernières semaines, aspire à un minimum d’équipements sportifs et culturels. Nous estimons en effet que le sport représente un outil approprié pour promouvoir une société mieux intégrée, pour lutter contre l’intolérance et le racisme, la violence, l’abus d’alcool ou l’usage de stupéfiants. Il peut contribuer à l’intégration des personnes exclues du marché du travail, des personnes en situation de handicap et à la scolarisation des jeunes. C’est dans cet état d’esprit que nous avons voulu intégrer cet équipement dans un parc des sports cohérent composé de plusieurs terrains et salles de sports.
Au vu des blocages incompréhensibles de ce dossier, je souhaiterai vous rencontrer, avec le président du syndicat intercommunal, Monsieur André Palancade, afin de vous présenter plus en détail tout l’intérêt de ce projet qui, à n’en pas douter, devrait retenir une attention plus favorable de votre ministère à la prochaine session du FNDS.
Vous remerciant par avance de l’attention que vous voudrez bien accorder à cette demande, je vous prie, Monsieur le Ministre, de croire en ma haute considération.