Le 7 mai dernier, Michel Billout intervenait auprès de la directrice de La SNCF pour soutenir la demande d’un geste commercial réclamé par les usagers de la ligne Paris Provins pour la multitude de perturbations qu’ils subissent au quotidien.
Vous trouverez ci-dessous le courrier envoyé le 7 mai et la réponse reçue le 18 juillet 2007 .
Ironie du calendrier, ce même 18 juillet, Michel Billout intervenait au Sénat à l’occasion du débat sur le "service minimum" pour réclamer des mesures d’indemnisations en cas de perturbations fortes du trafic en dehors des jours de grèves.
Nangis, le 7 mai 2007
Madame la présidente,
Je souhaite vous alerter sur la dégradation importante de la qualité du service rendu aux usagers de la ligne Paris Provins depuis plusieurs mois consécutifs.
Depuis l’automne dernier, après des années de dysfonctionnements latents, cette ligne connaît une incroyable succession de retards, voire de suppressions de trains. Cette situation irrite au plus haut point les usagers pris en otage, dont la juste colère n’a d’égale que le traitement indigne qui leur est infligé quotidiennement, dans des voitures particulièrement peu confortables.
La situation est si tendue que depuis maintenant près d’un mois, deux associations d’usagers de cette ligne, « la voix du train » et « l’Association des usagers des transports collectifs provinois » appellent, en signe de protestation, à ne plus présenter de titre de transports aux contrôleurs qui se présenteront mais un simple coupon de « Ras le Bol », symbolisant leur exaspération face à ces dysfonctionnements et aux difficultés professionnelles et personnelles qu’ils engendrent depuis octobre dernier.
Elu de l’une des villes desservies par cette ligne, je soutiens sans réserve cette démarche qui intervient après de multiples tentatives de dialogues et de concertations avec la direction des lignes Transilien, restées sans effets du point de vue de l’amélioration de la situation. Car aux multiples pannes matérielles, s’ajoutent désormais les problèmes d’acheminement du personnel, conducteur ou chef de train, entrainant jusqu’à des suppressions de train, sans qu’aucune offre alternative ne soit offerte par les trains « grandes lignes », alors même que cet engagement avait été pris par la direction du Transilien.
Le résultat de cette politique n’est pas sans conséquence. Ainsi, les usagers de la ligne Paris-Provins ont été obligés de bloquer un train corail dans la soirée du 18 avril dernier pour rentrer chez eux suite à la suppression successive de deux trains qu’ils espéraient prendre : le 19 h 28 et le 20 h 34 !
A l’heure où nous allons inaugurer le TGV, il est scandaleux de transporter des usagers dans des conditions indignes, avec de surcroît pour toute réponse aux attentes des usagers, une multiplication des tentatives d’intimidation contre les présidents d’associations, prioritairement verbalisés pour en faire des exemples.
Le 12 mars dernier, à l’occasion d’une réunion qui s’est tenue au STIF, j’avais demandé au représentant de la SNCF d’avoir une toute autre attitude envers les usagers, et de répondre notamment à leur demande de remboursement de la carte orange, ce geste commercial étant du ressort unique de la SNCF. Le directeur des lignes Transilien Paris-Est a refusé tout remboursement sous prétexte de futurs investissements sur cette ligne, alors que ces derniers ne font qu’en partie compenser plus de 30 ans d’immobilisme !
Cumulant les handicaps du fait de sa non-électrification, cette ligne mérite un intérêt tout particulier et un investissement prioritaire de la part de l’Etat. Pour autant, l’entreprise que vous avez l’honneur de diriger doit prendre ses responsabilités dans la gestion de cette situation et respecter ses clients.
Certes, de nouvelles rames doivent être livrées à partir de la fin de l’année et jusqu’à la fin 2008 pour améliorer la situation. Pour autant, il serait souhaitable que la SNCF mette en œuvre, sans délai, les moyens nécessaires pour rétablir un service fiable sur cette ligne.
Je réitère donc tout mon soutien aux associations d’usagers dans leur démarche de protestation et leur combat pour obtenir une juste réparation financière des préjudices subis. D’autant que la ligne Paris Provins est la seule d’Ile-de-France à cumuler autant de handicaps, allant jusqu’à devenir un élément discriminatoire retenu par certains employeurs pour refuser l’embauche d’utilisateurs de cette ligne.
En espérant que vous prendrez ces remarques en considération, je vous prie de croire, madame la Présidente, en l’expression de ma plus haute considération.
Michel BilloutSénateur de Seine-et-Marne
Maire de Nangis
Président de l’Association des élus de Seine et Marne
pour la modernisation de la ligne Paris-Bâle
