Droit à la retraite pour les carrières longues

Lettre adressée à la Ministre des Affaires Sociales pour une meilleure prise en compte des carrières dites longues

Publié le 20 juin 2013 à 10:18 Mise à jour le 8 avril 2015

Madame la Ministre,

Je souhaite attirer votre attention sur la situation du droit à la retraite des salariés et plus précisément des carrières dites longues.

A l’aune d’une nouvelle réforme dont le coup d’envoi a été lancé avec la publication du rapport Moreau, nombre de nos concitoyens s’inquiètent légitimement pour l’avenir et la pérennité de leur droit à un repos mérité.
Parmi eux, les salariés ayant connu une carrière longue se sentent particulièrement pénalisés.

En effet, la précédente réforme des retraites menée par l’ancienne majorité présidentielle, a créé des inégalités insoutenables pour ces personnes ayant commencé à travailler jeune. Elle a entraîné, avec les décotes, une baisse du niveau des pensions pour les salariés les plus âgés et les plus usés physiquement. Elle a également prolongé l’activité d’autres salariés qui pensaient partir à la retraite prochainement.

Si la situation des comptes sociaux exige réellement une réforme du financement des retraites, celle-ci ne peut se faire contre les salariés les plus anciens ou ayant commencé leur carrière tôt.

Le Président de la République a d’ailleurs pris des engagements en faveur de ces derniers avec la publication d’un décret permettant de partir à la retraite à 60 ans sous certaines conditions. Cette mesure est à saluer et devrait servir de base de réflexion pour toutes ces personnes ayant quitté l’école très jeune et débuté aussitôt leur parcours professionnel.

A ce propos, certaines d’entre elles ont débuté par une période d’apprentissage qui n’est bien souvent pas prise en compte dans le déroulé de carrière, compte tenu du faible coût du salaire des apprentis qui n’était pas indexé sur le SMIC. Lors des prochaines discussions, cette spécificité devrait être reconnue afin d’apporter à ces salariés le droit à la retraite pour lequel ils ont commencé à cotiser très jeune.

La réforme des retraites exige des mesures justes et solidaires garantissant le droit à la retraite à 60 ans sans décote ni nouvel allongement de la durée de cotisation dont je suis certain, vous saurez partager les appétences avec bienveillance.
Comptant sur votre compréhension, je vous prie de croire, Madame la Ministre, en l’assurance de mes sincères salutations.

Paris, le 19 juin 2013

Michel Le Scouarnec

Ancien sénateur du Morbihan
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