Délocalisation du SETRA à Sourdun : Un gâchis humain, économique et écologique

selon un sondage interne auquel 85 % des salariés ont répondu, moins de 5 % d'entre eux iraient sur le site de Sourdun

Publié le 12 mars 2009 à 10:02 Mise à jour le 8 avril 2015

Communiqué de Michel Billout, sénateur de la Seine et Marne,Marie Hélène amiable, Députée des Hauts-de-Seine et Maire de Bagneux, du Collectif des agents du Setra

"En octobre dernier, les agents du service d’études sur les transports, les routes et leurs aménagements (SETRA) ont appris leur délocalisation vers Sourdun, en lieu et place de Marne La Vallée où le SETRA, service de l’Etat, devait rejoindre un pôle scientifique et technique de visibilité mondiale et pour lequel les investissements et aménagements avaient déjà été engagés.

Face à ce changement brutal et arbitraire, annoncé sans concertation des salariés comme des collectivités territoriales concernées, les salariés ont réagi, organisé des sondages internes, des études financières sur l’impact de la mesure et démontré l’incohérence du projet.

Ce jeudi 12 mars, ils étaient reçus au Sénat à l’invitation de Michel Billout, sénateur de Seine-et-Marne et de Marie-Hélène Amiable, députée-maire de Bagneux.

Participaient à cette table ronde le Collectif des agents du SETRA, la région Ile-de-France, représentée par Daniel Brunel, vice-président en charge de l’emploi et du développement économique, le Conseil général de Seine-et-Marne, représenté par Maud Tallet, également maire de Champs-sur-Marne.

Invités à cette rencontre, les députés des secteurs concernés, Chantal Brunel et Christian Jacob, ainsi que le maire de Sourdun, Eric Torpier n’étaient pas présents.

Les échanges ont permis de mettre en lumière toutes les incohérences de cette décision arbitraire :

- Un gâchis humain : selon un sondage interne auquel 85 % des salariés ont répondu, moins de 5 % d’entre eux iraient sur le site de Sourdun. Le Collectif estime la perte de compétence imminente puisque près de 50 % des salariés s’apprêtent à demander leur mutation ou démissionner avant l’été. Cela signifierait la disparition de nombreuses missions du SETRA dont certaines, régaliennes, ne peuvent être transférées à des cabinets privés.

- Un gâchis économique : le pôle de Marne-la-Vallée va sortir de terre avec trois bâtiments financés par le contribuable. L’un d’entre eux restera vide. Des aménagements en fibre optique et services ont été réalisés par les collectivités territoriales pour accueillir ce pôle scientifique d’excellence. Ces mêmes aménagements doivent désormais être effectués en plus à Sourdun. S’ajoute le coût prohibitif du transport (navettes privatives pour les salariés et les activités du SETRA : 600 000 à 800 000 euros par an) et des routes inadaptées qui font l’objet d’un autre plan de financement. Autre incohérence : le SETRA va prendre des locaux indispensables au projet d’Internat d’excellence prévu sur ce site dès la rentrée 2009, qui va devoir construire un nouveau bâtiment. N’aurions nous pas pu faire simple et économique en laissant le SETRA à Marne-la-Vallée dans les locaux qui lui étaient destinés ?

- Un gâchis écologique : les salariés du SETRA effectuent 12 000 déplacements professionnels par an, participent à 1 200 réunions, accueillent 4 000 visiteurs par an, venant de province, voire de l’Etranger.
Les réunions avec les entreprises ou les collectivités locales devront, vu l’éloignement du site de Sourdun, s’effecteur sur Paris, Marne-la-Vallée, ou La Défense pour lesquelles des locations de salles et de véhicules seront nécessaires. Pour s’y rendre, les salariés devront faire l’aller retour Sourdun / Paris, soient près de 200 kilomètres par réunion. Un comble pour un service dépendant du ministère de l’écologie, du développement durable qui avait réussi à optimiser son bilan carbone en 2008 !

Les décisions de la table ronde

Prenant acte de la position récente prise par le député UMP Frédéric Lefebvre qui vient de déposer une question écrite au gouvernement s’interrogeant également sur le risque de disparition du SETRA, le Collectif des agents du SETRA et les élus présents lors de cette table ronde ont décidé de porter en commun le dossier auprès du Premier ministre et demander un moratoire sur ce projet, décision portée auprès de Luc Chatel par Daniel Brunel ce jour. (Rendez-vous au ministère à 16h)."

Michel Billout

Ancien sénateur de Seine-et-Marne
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