Cet été, les militants de réseau éducation sans frontières n’ont pas relaché leurs efforts pour aider les familles régularisables par la circulaire sarkosy à défendre leurs droits, constituer et déposer leurs dossiers.
Jacques Havranek est l’un de ces militants de RESF qui sont restés sur le pont cet été.
Il témoigne ci-dessous de la situation en Seine-et-Marne, de son expérience, de ce qu’il a vu et entendu à la préfecture lorsqu’il accompagnait des familles....
La chasse aux enfants, aux jeunes adultes et au familles par Sarkozy ou les devoirs d’été de RESF (Réseau Educatif Sans Frontière)
"RESF 77 a été reçu par le préfet le 6 juillet, grâce à l’intervention des sénateurs de gauche de Seine-et-Marne, à l’initiative du sénateur-maire de Nangis Michel Billout.
Le 13 août est passé. Les sans-papiers ont déposé leurs demandes de régularisation. Le secrétaire de la préfecture précisait le 8 août à une délégation de RESF 77 que 140 dossiers concernés par la circulaire Sarkozy, étaient déposés. A l’heure actuelle, nous en ignorons le nombre exact.
Il y a aussi les demandes effectuées par les jeunes adultes ou celles déposées dans le cadre du regroupement familial. A raison de 4 personnes par familles (2 adultes et 2 enfants), cela doit peut être concerner en Seine-et-Marne près de 1 000 adultes et enfants.
Désomais on peut penser qu’il y aura des APRF (Arrêté Préfectoraux de Reconduite à la Frontière). Certains sont déjà arrivés, notamment celui de Fatoumia d’Ozoir-la-Ferrière. Pour les cas connus par RESF 77, il y sera répondu par des actions auprès du Tribunal Administratif, en déposant un recours à l’encontre de cette décission du préfet, accompagnées d’initiatives de soutien et de solidarité : pétitions, courriels auprès de la préfecture, diffusion de tracts, etc ...
Les bénévoles de RESF en Seine-et-Marne, ont accompagné en juillet et août, plusieurs dizaines des sans-papiers à la préfecture de Melun, qu’ils soient concernés par la circulaire Sarkozy ou par le regroupement familial ou comme jeunes majeurs, ,... Ils ont pu constater :l’acceuil " succint " (certains le juge, indigne) entre deux portes d’accès au bâtiment, le manque de suivi dans la logique, d’une semaine à l’autre (le manque de personnel lors des congés en est-il la cause ? mais, qui a fixé la date du 13 août ?), les interprétations discutables du préfet de la circulaire (différentes entre les préfectures),
- le refus infondé de dépôt de certains dossiers,
- le refus de donner des reçus pour les dossiers acceptés par le personnel,
- alors que ces dossiers étaient remis et acceptés, le secrétaire de la préfecture affirmait, quelques jours plus tard, que seuls seraient acceptés ceux parvenus en par la poste avec AR, ....
A l’évidence il y a de nombreux comportements à modifier au pays des droits de l’homme.
Il était possible que le formidable élan de solidarité envers les sans-papiers se ralentisse ou s’estompe durant les congés scolaires. Il n’en a rien été, bien au contraire. Lorsque de nombreux membres d’organisations syndicales, de partis politiques, d’associations,... travaillent en commun contre l’arbitraire, ils représentent une force importante. Cette nouvelle expérience, devrait permettre une réflexion pour d’autres combats.
A Paris, en juillet les dossiers ont été acceptés par la préfecture, alors qu’en août aucun ne le fut, pour des situations similaires. Raison non dite, mais évidente : les quotas parisiens définis par le Ministère de l’Intérieur (5 à 6000 en tout) étaient atteints. Après, rejet, rejet ..... Pas de logique, pas d’équité, même pas les examens au cas par cas, pourtant annoncés. Seul le nombre décidé était important ; quota ... quota... La nomination par Sarkozy du médiateur Arno Klarsfeld n’a rien changé. Il n’est là que pour " justifier " les positions des préfets, défendre ces lois scélérates, attaquer les associations, notamment RESF.
Les 2 parrainages seine-et-marnais de cet été, à Ozoir-la-Ferrière et à Chelles, ont eu un grand écho et ont été correctement couverts par la presse locale. Certes ce nombre est encore limité, mais l’importance de ceux-ci ont démontré l’intérêt que la population leur a apporté.
La chasse aux enfants rappelle trop de mauvais souvenirs. L’opinion publique n’accepte pas cela ; c’est elle qui empêche les expulsions massives, ouvertemnt souhaitées. En parrainant des gens en danger, RESF, les élus, des citoyens, les ont placés sous protection républicaine. Certes cela ne régle pas tout, mais c’est un acte important de solidarité et d’information.
Fatoumia avec l’appui de RESF 77 a déposé un recours contre l’APRF la concernant. L’audience a lieu jeudi 25 août . Plus de 50 personnes étaient venues lui exprimer leur soutien. Lundi 28. La justice lui a donné raison en annulant l’APRF. Une victoire importante qui fera sans aucun doute jurisprudence pour d’autres jeunes dans des situations identiques.
RESF 77 examinera prochainement ses initiatives à venir."
Jack Havraneck (bénévole RESF 77)