Gouvernement et droite sénatoriale perdurent dans le choix de l’austérité

Enseignement supérieur

Publié le 11 janvier 2017 à 19:36

Ce 11 janvier, la majorité sénatoriale de droite a rejeté la proposition de résolution que je défendais, au nom du groupe CRC, visant à reconnaître l’enseignement supérieur comme un investissement d’avenir.

Cette PPRE avait pour but d’inviter le Gouvernement français à proposer que :
 l’Union et les Etats membres s’engagent à reconnaître l’enseignement supérieur comme un investissement nécessaire à leur avenir et retiennent un objectif de 2% du PIB pour les dépenses d’enseignement supérieur à l’horizon 2025 ;
 les dépenses publiques d’enseignement supérieur ne soient pas prises en compte dans le calcul des déficits publics des Etats membres.

Différents acteur de l’enseignement supérieur dont la Conférence des présidents d’Université (CPU), le SNESUP-FSU, la CGT, l’UNEF et l’UEC ont soutenu cette démarche.
L’issue du vote n’était pas une surprise, la droite sénatoriale refusant « un nouveau coup de canif dans un Pacte de stabilité déjà fragilisé ». Pourtant le groupe CRC a tenu à défendre ce texte dans sa niche parlementaire car la question des conditions à réunir pour permettre une réelle démocratisation de l’enseignement supérieur et répondre au défi d’élévation des connaissances et des qualifications pour toutes et tous est au cœur de notre projet d’émancipation.

Il est d’ailleurs regrettable que le Gouvernement ait déposé un amendement de dernière minute proposant la suppression de la disposition relative au retrait des dépenses d’enseignement supérieur du calcul des déficits publics. Une mesure qui figure pourtant en toutes lettres dans le rapport de la Stratégie nationale de l’Enseignement supérieur (StraNES) adopté par ce même Gouvernement il ya un an !

Ce faisant, le Gouvernement renie tout à la fois la StraNES qu’il a créée et portée et les acteurs de terrain. Il fait aussi le choix de rester dans la logique des traités européens et du Pacte de Stabilité, qui fragilise les services publics et impose l’austérité budgétaire partout en Europe. En creux, c’est la perspective d’un Enseignement supérieur ouvert davantage encore à la logique concurrentielle de marché qui se dessine.

Brigitte Gonthier-Maurin

Ancienne sénatrice des Hauts-de-Seine
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