Après plus de deux ans et demi de parcours législatif, preuve des réticences et résistances en tout genre, la proposition de loi de notre collègue députée Maud Olivier, visant à lutter contre le système prostitutionnel vient d’être adoptée définitivement par le Parlement.
Membres de la commission spéciale chargée d’examiner cette loi au Sénat, nous avons toujours défendu l’idée que la prostitution est un système, dans lequel, il faut tout à la fois lutter contre les réseaux mafieux et les proxénètes, cesser de considérer les personnes prostituées comme des délinquantes mais au contraire comme des victimes, et enfin, responsabiliser les clients qui, en achetant des actes sexuels, sont complices de ce système.
C’est cet équilibre, ce triptyque qu’il fallait atteindre, et nous nous félicitons, qu’au contraire du Sénat, l’Assemblée Nationale ait, dans sa majorité, voté en ce sens.
C’est enfin la reconnaissance de la prostitution comme violence faites aux femmes, où le désir de l’un ne peut acheter le corps de l’autre.
C’est une grande victoire pour toutes les associations qui accompagnent les personnes prostituées, pour toutes celles et ceux qui dénoncent les humiliations, les coups, les insultes, les violences subies par ces femmes, victimes de réseaux qui exploitent la misère humaine.
Après le mariage pour tous et toutes, nous saluons cette loi comme l’une des rares lois progressistes de ce quinquennat.