"Welcome", un film qui dénonce les conséquences dramatiques de la politique répressive du gouvernement

Publié le 11 mars 2009 à 17:42 Mise à jour le 8 avril 2015

A peine sorti, le film « Welcome » de Philippe LIORET consacré à la situation inhumaine des migrants à Calais a déjà fait couler beaucoup d’encre.

Ce film met ainsi en lumière la réalité quotidienne des clandestins dont la situation s’est aggravée depuis que Nicolas SARKOZY, alors ministre de l’intérieur, a fait fermer Sangatte. Il révèle également la situation des bénévoles qui leur viennent en aide et qui risquent gros en vertu du très contestable article L.622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers en France (CESEDA).

C’est précisément la mise en évidence de cet article prévoyant une peine d’emprisonnement de cinq ans et d’une amende de 30 000 euros à l’encontre de toute personne qui aura aidé ou hébergé des étrangers en situation irrégulière, qui irrite particulièrement Monsieur Eric BESSON, ministre de l’immigration, de l’intégration, de l’identité nationale et du développement solidaire.

Malgré ses dires, cette disposition - plus communément appelée « délit de solidarité » - très connue des défenseurs des droits de l’homme qui en font les frais, n’est pas réservée aux seuls « passeurs » ; elle entraîne dans les faits des arrestations et des gardes à vue de personnes bénévoles.

Comme à bout d’arguments, le ministre tente à présent de créer une polémique en pointant du doigt les propos du réalisateur évoquant un parallèle entre la situation des migrants de Calais et celle des Juifs en 1943.

En réalité, gêné aux entournures, le ministre cherche à jeter le discrédit sur un film qui dénonce les conséquences dramatiques de la politique répressive du gouvernement en matière d’immigration.

Éliane Assassi

Sénatrice de Seine-Saint-Denis - Présidente du groupe CRCE
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