Eliane Assassi fustige la mise en place d’une prime de quelques milliers d’euros offerte par la police en contrepartie de témoignages qui permettraient de retrouver les auteurs des coups de feu sur les policiers lors des violences à Villiers-le-Bel.
Au-delà des questions éthiques évidentes posées par cette prime à la délation, cette démarche montre clairement les limites de la politique menée depuis 2002 par le gouvernement tant sur le plan économique et social que sur celui de la sécurité.
En supprimant la police de proximité, en la remplaçant par les seuls BAC, CRS et autres GIR qui sont incapables de prévenir le développement d’éventuels trafics, ni de faire la différence entre des jeunes qui discutent simplement en bas d’un bâtiment et les vrais trafiquants, qui n’entretiennent aucune relation de confiance avec les habitants de ces quartiers populaires, en refusant de prendre en compte les souffrances réelles de ces derniers, le gouvernement a largement contribué à la situation que l’on connaît aujourd’hui dans certaines villes.
Dans un tel contexte, Eliane Assassi voit dans l’instauration d’une prime à la délation une dérive à l’américaine qui va rapidement se révéler pour ce qu’elle est : inefficace, contre-productive et dangereuse. Cette démarche qui met en avant l’argent bafoue de surcroît nos principes républicains les plus sacrés et met à mal notre pacte républicain.
Selon l’élue, compte tenu de la situation, il n’est nullement utile d’en rajouter en instituant une telle prime au risque de mettre de l’huile sur le feu à peine éteint, de diviser les populations entre elles, d’entraîner des débordements ou encore des témoignages « bidons » qui compliqueront un peu plus la recherche de la vérité.