Un marché de dupes prôné par le MEDEF

Retraites complémentaires

Publié le 22 octobre 2012 à 10:00 Mise à jour le 8 avril 2015

Les retraites complémentaires sont en danger. Au prétexte de la dégradation de la situation de l’ARRCO et de l’AGIRC, le syndicat patronal presse les syndicats de négocier de nouveaux reculs pour les actuels et futurs retraités.

C’est le chômage qui est la cause de la dégradation financière des régimes ARRCO et AGIRC. Depuis qu’ils sont entrés en déficit, en 2010, ils doivent puiser dans leurs réserves qui devraient arriver à épuisement en 2017 pour l’AGIRC et en 2020 pour l’ARRCO.

Le patronat – on n’en attendait pas moins de lui- préconise aussitôt une cure d’austérité.

Au menu : 10 propositions plus régressives les unes que les autres. Le MEDEF propose ainsi de réduire les droits des retraités actuels et futurs. Il propose notamment de revaloriser les pensions en 2013 à un niveau inférieur à l’inflation, voire de les geler en euros courants. Il est aussi question d’augmenter fortement la valeur d’achat du point, ce qui entraînerait, bien sûr, une diminution des droits. S’agissant des chômeurs et de la réversion, le syndicat patronal prône une amputation des droits.

Pis encore, le MEDEF préconise un recul de l’âge minimal et de l’âge légal sans décote à, respectivement, 64 et 69 ans !
Ce qui est en question est bien entendu le financement pérenne des régimes complémentaires.

Le choix est politique et urgent : lorsque l’on sait qu’une mise à contribution des revenus financiers des entreprises à même hauteur que les cotisations à l’AGIRC-ARRCO des salariés représenterait un apport de l’ordre de 10 milliards pour ces deux régimes… : il est urgent que le gouvernement tranche en faveur des salariés.

Guy Fischer

Ancien sénateur du Rhône

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