Le débat actuel sur le droit d’expression des parlementaires est loin d’être secondaire ou éloigné des préoccupations de nos concitoyens.
Il concerne les libertés parlementaires, le pluralisme, les droits de l’opposition. Le Président de la République actuel, entend montrer tous les jours que c’est lui qui décide, et que ces décisions doivent être d’application immédiate. Il lui faut donc, outre sa majorité docile, un parlement « discret ».
C’est le véritable sens de la révision constitutionnelle, que les communistes n’ont eu de cesse de dénoncer, adoptée à l’arraché à une voix près en juillet 2008.
En voulant encadrer, limiter la parole des parlementaires, N. Sarkozy entend rendre quasi impossible les grands combats parlementaires en phase avec le peuple, contre les mauvais coups comme nous en avons connu : retraite, CPE, mais surtout nécessaires, que ce soit la privatisation de La Poste ou la mise en cause des libertés locales.
Cette atteinte à la démocratie parlementaire est d’autant plus dangereuse qu’elle prend place dans le cadre d’une dérive autocratique que nul ne peut plus ignorer. Mainmise sur les médias, reprise en main de la justice, criminalisation de l’action syndicale et revendicative en sont les points majeurs.
MM. Fillon, Accoyer, Copé, veulent obtenir des parlementaires qu’ils « s’auto-limitent » eux-mêmes, en votant la loi organique aujourd’hui en débat.
Le gouvernement dispose de moyens constitutionnels pour arrêter exceptionnellement un débat en cas de crise. Ce n’est pas aux parlementaires de s’auto-museler.
Leur liberté d’expression, donc celle de l’opposition, doit être entière.
Leur propre liberté est garante des libertés publiques pour l’ensemble de nos concitoyens.