Suppressions de postes : le pire est à venir à l’Education nationale

Publié le 2 avril 2008 à 16:33 Mise à jour le 8 avril 2015

Depuis quelques semaines, les collèges et les lycées découvrent la réalité concrète sur le terrain des suppressions de postes décidées par le gouvernement pour la prochaine rentrée. Les mobilisations dans les lycées traduisent la vive inquiétude et le mécontentement des enseignants, des élèves et des parents quant aux risques que ces suppressions de postes font peser sur l’avenir du service public de l’Education.

Ce mouvement de suppression de postes, débuté en 2003 et amplifié en 2008, devrait connaître une forte accélération dans le budget 2009. Le gouvernement s’est en effet assigné le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite dès 2009. Cette tendance devrait d’ailleurs être confirmée lors du conseil de modernisation des politiques publiques du 4 avril à l’occasion de la présentation de la mise en œuvre de la révision générale des politiques publiques (RGPP) de l’Education nationale.

Ce choix politique, au seul motif affiché d’une baisse démographique des effectifs, répond en fait à l’objectif de réduction des dépenses publiques. Il entraînera une véritable rupture dans les missions assignées à l’Ecole. Loin de favoriser la réduction des inégalités, comme le prétend le ministre de l’Education nationale Xavier Darcos, cela les renforcera. Il suffit pour s’en convaincre d’examiner en détail les académies les plus touchées par les suppressions de postes : dans celles de Paris, Créteil, Nancy-Metz, Lille, par exemple, ce sont les établissements les plus en difficulté qui perdent le plus de postes !

Défendre les postes et la pluralité des intervenants à l’école, enseignant, conseiller d’orientation psychologue, conseiller principal d’éducation, infirmière, etc - « originalité française » il est vrai mais qui fait la richesse de notre service public de l’Education - c’est aussi défendre une insertion sociale de qualité pour nos jeunes. Car le monde de demain a besoin de citoyens et de salariés émancipés ayant tous accès à un haut niveau de connaissances.

Brigitte Gonthier-Maurin

Ancienne sénatrice des Hauts-de-Seine
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