Soutien aux Kurdes de l’église St Barnabé

Publié le 7 novembre 2003 à 17:02 Mise à jour le 8 avril 2015

Réaction de Robert Bret suite à l’expulsion des familles Kurdes de l’église St Barnabé :

Après avoir demandé aux forces de l’ordre de faire « nettoyer » et de « dégager » les immigrés roumains « qui lavent les pare-brise aux feux rouges » avec une « agressivité extraordinaire », le Maire de Marseille s’en prend à présent aux Kurdes sans-papiers qu’il a fait évacuer par les CRS d’une église appartenant à la Ville.

Afin d’attirer l’attention sur la précarité de leur situation, ces derniers - à l’instar de leurs compatriotes installés pour les mêmes raisons dans une église de Châteauneuf les Martigues - se sont, en effet, établis dans l’église St Barnabé où ils ont observé une grève de la faim.

Robert BRET dénonce avec force le durcissement de l’attitude des autorités locales à l’égard des immigrés présents à Marseille, qu’il explique par l’entrée en campagne électorale pour les prochaines régionales de la droite marseillaise qui fait en l’occurrence de la surenchère par rapport au candidat du Front National, jean-Marie Lepen.

Cette expulsion est d’autant plus inacceptable que les Kurdes en question sont présents en France depuis 5 à 9 ans. Déboutés du droit d’asile, ils ont voulu lancer un cri d’alerte, de désespoir. Ce qu’ils souhaitent, c’est pouvoir travailler pour vivre dans des conditions décentes.

Robert BRET tient à souligner que les craintes qu’il a exprimées, lors de l’examen au Sénat du projet de loi relatif à l’immigration contre lequel il a voté, se vérifient – hélas – et ceci dès avant l’entrée en vigueur de ces dispositions.

Ce texte ne fait, en effet, que multiplier les obstacles à l’accès au séjour durable, mettre des barrières au regroupement familial, à la naturalisation ou au mariage, pénaliser le travailleur clandestin et non l’employeur de main d’œuvre clandestine. Sans compter la réforme du droit d’asile qui restreint considérablement les possibilités – déjà peu étendues – d’y accéder.

C’est en vertu des lois françaises, répressives et restrictives, que 7 des 18 Kurdes contrôlés par la police ont été placés au centre de rétention d’Arenc. Faute d’avoir obtenu l’asile territorial, ils vont être renvoyés vers la Turquie.

Il n’est pas du tout tenu compte ici de la situation en Turquie. Or, le retour dans leur pays d’origine place les Kurdes dans une situation très précaire et très risquée.

En effet, malgré la future adhésion de la Turquie à l’Union européenne, il ne faut pas oublier que le PKK a repris les combats et que les affrontements sont très durs avec l’armée. Les lois ne changent guère dans ce pays et l’oppression est permanente.

Robert BRET tient, par conséquent, à alerter sur le danger qu’il y a à renvoyer dans leur pays d’origine des Kurdes qui devraient pourtant bénéficier du statut de réfugiés en France en raison des persécutions dont ils font toujours l’objet en Turquie.

Robert Bret

Ancien sénateur des Bouches-du-Rhône
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