Solidarité avec le peuple grec

Je serai présente au rassemblement le 6 mai à Grenoble

Publié le 6 mai 2010 à 14:54 Mise à jour le 8 avril 2015

Ce qui arrive aujourd’hui au peuple grec est la démonstration dramatique de la nature de la construction européenne actuelle. Les promoteurs de cette Europe, qui affirmaient sans sourciller, qu’ils voulaient construire une ère de prospérité nous ont caché ce qu’avec mon parti, nous n’avons cessé de dénoncer : c’est l’Europe DU capital et POUR le capital qu’ils construisent, et non l’Europe DES PEUPLES POUR LES PEUPLES !
Les institutions européennes ont demandé à la Grèce de camoufler la réalité de ses comptes budgétaires et d’adopter l’Euro comme monnaie et aujourd’hui, elles critiquent la gestion de la Grèce pour camoufler leur propre responsabilité : celle d’avoir imposé une monnaie unique rigide en même temps à tous les pays, dont les niveaux de développement et les niveaux sociaux sont différents.
En effet, depuis la création de l’Euro, l’alignement des droits sociaux et économiques s’est fait en permanence par le bas, dans tous les pays d’Europe, par l’application des mêmes politiques générales, qui elles mêmes aggravent la crise.
Seules les Banques, les grandes compagnies d’assurance et les grandes multinationales sont gagnantes par le principe de « libre circulation du capital », qui amplifie la spéculation. Nous sommes sous le règne d’une dictature de l’argent sur les êtres humains.
Le peuple de Grèce va être la première victime de ces spéculateurs, soumis à une terrible cure d’austérité, de chômage, de démantèlement des droits sociaux et des services publics imposée par les institutions européennes, le Fonds Monétaire International et les gouvernements Grec, Français et Allemand.
Cela risque de durer longtemps puisque l’argent prêté à ce pays l’est sur la base de taux d’intérêts abusifs, qui remplit bien plus les caisses des grandes institutions financières, alors qu’ils vident les comptes en banque des citoyens et des travailleurs grecs.

Mais, après la Grèce, les spéculateurs avides de profits, se tourneront vers d’autres pays comme l’Espagne, le Portugal, l’Irlande, l’Italie et la France. Si l’Europe était celle des peuples et au service de l’intérêt général, elle agirait en entité politique contre les marchés financiers et déciderait de permettre à la Banque Centrale Européenne de prêter de l’argent à très faible taux d’intérêt. Elle taxerait la spéculation financière et mettrait en place une fiscalité sur le capital, au lieu d’alourdir les impôts indirects, la fiscalité sur le travail et la destruction des droits sociaux comme le droit à la retraite à 60 ans.
Voilà qui nous ramène quelques années en arrière, au moment du débat sur le traité de Maastricht puis le projet de Constitution Européenne, devenue traité de Lisbonne. Nous aurions préféré avoir tort. Malheureusement, il suffit de nous relire pour constater que nous avions raison. Le combat pour changer en France et changer les traités européens ne doit prendre que plus de vigueur.

C’est pour soutenir le peuple grec que je serai présente ce soir au rassemblement organisé par plusieurs organisations, dont le PCF.

Annie David

Ancienne sénatrice de l'Isère
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