Monsieur le Président de la République,
Parlementaires, nous tenons à porter à votre connaissance, et ce avant votre déplacement à Tunis en décembre prochain, le cas de Madame Radhia Nasraoui.
Avocate et militante des Droits de l’Homme, Maître Nasraoui est entrée en grève de la faim le 15 octobre dernier. Certains d’entre nous lui ont rendu visite, à Tunis, du 7 au 9 novembre. Nous avons rencontré une femme digne, épuisée, physiquement affaiblie, mais extrêmement déterminée.
Comme nombre de ses confrères tunisiens, Madame Nasraoui fait l’objet de pressions incessantes des autorités tunisiennes : son cabinet a été à plusieurs reprises mis à sac et cambriolé, elle ne compte plus les pressions exercées sur ses clients dans le but que ces derniers renoncent à ses services juridiques, sa famille est harcelée, elle a été victime d’agressions en pleine rue, ses droits juridiques les plus élémentaires sont bafoués (les plaintes qu’elle a déposées depuis de nombreuses années n’ont jamais été traitées).
Soutenue par l’ensemble de sa profession, Madame Nasraoui a trouvé dans la grève de la faim l’ultime moyen de faire respecter ses droits. Ses revendications sont concrètes, et s’inscrivent dans le cadre de l’exercice d’une justice indépendante dans un Etat de droit.
Monsieur le Président connaissant votre attachement à la liberté et à la défense des Droits de l’Homme et compte tenu des relations entretenues par la France avec la Tunisie, nous vous serions reconnaissants de bien vouloir prendre toutes initiatives favorables à la résolution de cette dramatique situation et ce avant votre visite prévue le 5 décembre.
Nous sommes, en effet, persuadés que votre intervention peut se révéler décisive dans la recherche d’une issue positive.
Nous vous prions, Monsieur le Président, de recevoir l’expression de notre haute considération.
Hélène Flautre, Députée européenne (Verts/ALE)
Yasmine Boudjenah, Députée européenne (GUE/NGL)
Noël Mamère, Député (Les Verts)
Robert Bret, Sénateur (Groupe Communiste Républicain et Citoyen)
