Service minimum à l’école : le passage en force de Sarkozy

Publié le 16 mai 2008 à 14:58 Mise à jour le 8 avril 2015

En décidant d’imposer avant l’été le vote d’une loi sur le service minimum d’accueil à l’école, Nicolas Sarkozy répond par la provocation aux milliers d’enseignants, de lycéens et de parents d’élèves qui défilaient hier.

Face à cette forte mobilisation, la déclaration du Président de la République, intervenue alors même que les manifestants battaient encore le pavé, est un coup de force intolérable. Et témoigne de son mépris pour une profession à qui il avait promis « considération » et « revalorisation » et pour laquelle il remet finalement en cause le droit de grève.

Le Président tente ainsi de masquer l’échec de l’expérimentation du service minimum, puisque seules 2 787 communes se sont portées volontaires sur les 22 500 qui comptent une école primaire. On est donc très loin d’une franche adhésion des maires, de gauche comme de droite.

Il tente aussi de raviver un clivage cher à la droite qui aime à opposer les parents aux enseignants. Une diversion inacceptable alors que les enseignants, aux côtés des lycéens et des parents d’élèves, se battent pour défendre un service public de l’Education qui assure la réussite de tous les enfants.

Un service public qui doit s’attendre à une nouvelle coupe sombre dans le prochain budget, dont les arbitrages sont en cours. En effet, l’application dès 2009 du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux à la retraite se traduira dans l’Education nationale par une suppression de 16000 postes par an, pendant cinq ans. Ajoutés aux 35000 suppressions réalisées depuis 2003, on est bien loin de « l’augmentation systématique » des moyens comme le prétend le ministre de l’Education nationale.

Brigitte Gonthier-Maurin

Ancienne sénatrice des Hauts-de-Seine
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