Robert BRET attire l’attention du Ministre de la Justice sur le devenir de l’Association "Relais Enfants Parents"

Publié le 19 février 2004 à 00:00 Mise à jour le 8 avril 2015

l’Etat doit faire face à ses responsabilités

Monsieur le Garde des Sceaux,

Je souhaite par la présente attirer votre attention sur le devenir de l’Association « Relais Enfants Parents » de la Région Provence Alpes Côte d’Azur, laquelle pourrait venir à disparaître en raison d’un problème de trésorerie, somme tout insignifiant, puisqu’il s’agit d’une somme de 15 000 euros, au regard des actions essentielles d’intérêt public menées par les salariés et bénévoles.

Présente depuis 13 ans dans les Maisons d’Arrêt des Baumettes et de Luynes, l’Association Relais Enfants Parents (REP) œuvre de façon efficace et dynamique à la demande des parents incarcérés pour que le lien avec leurs enfants ne soit pas rompu.
Outre le fait d’accompagner les enfants lors de leurs visites auprès d’un parent, d’organiser des initiatives à l’occasion de la fête des mères, des pères ou de Noël, l’action de l’Association s’insère complètement dans une politique de prévention de la délinquance et de réinsertion en atténuant la violence que provoque la séparation pour ceux qui sont confrontés à l’incarcération qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur.

D’autre part, le REP PACA fait référence au plan national auprès des autres associations, tant par son organisation interne que la diversité de ses actions. L’expérience acquise par l’équipe lui confère un rôle de conseils auprès d’autres structures qui se sont créées sur Draguignan, Le Pontet ou Nice.

Ce déficit de 15 000 euros, consécutif au désengagement de l’Etat dans le cadre du contrat de Plan Etat-Région, a été présenté aux principaux partenaires financiers lesquels sont prêts à renouveler leur participation à l’exception de la direction régionale des services pénitentiaires qui, semble-t-il, serait hésitante et préfèrerait que l’Association réduise son activité.

Est-ce à dire que le REP devrait dorénavant sélectionner les détenu(e)s qui auront la possibilités de voir leurs enfants ? Selon quels critères ? Selon quelle déontologie ?
Vous en conviendrez, Monsieur le Ministre, cette proposition est peu acceptable.

Dans un courrier, en date du 25/11/03, Monsieur Marc ALLAMAN, ancien directeur de la Maison d’Arrêt des Baumettes, rendait hommage à l’action du REP PACA, considéré « comme un partenaire actif et apprécié de l’Administration pénitentiaire, exerçant une véritable mission de prévention des effets désocialisants de l’incarcération grâce à un travail partenarial avec l’ensemble des services socio educatifs ».

Puisqu’« il s’agit d’une tâche essentielle d’intérêt public » comment comprendre que l’Etat, à l’heure où il se recentre sur trois de ses responsabilités régaliennes (Justice, Sécurité Intérieure et Armées), ne leur procure pas les moyens nécessaires pour fonctionner en tant que tel ?
Comment convaincre des partenaires à s’engager quand l’Etat lui même hésite ?
Puisque l’Administration pénitentiaire soutient totalement l’action menée par le REP, j’estime qu’elle se doit d’apporter un soutien financier à hauteur de la tâche demandée. Faut-il préciser que cette Association fait une part du travail de l’administration pénitentiaire lui économisant ainsi un poste.

Le temps presse. Si aucune solution n’est proposée d’ici 3 mois pour renflouer ce déficit, l’équipe salariée passera de 3 à 2 personnes, lesquelles ne pourront plus faire face au travail administratif, à la formation des bénévoles, au suivi psychologique des enfants, des familles et des parents incarcérés.

Autant dire que c’est l’existence même de la structure qui sera remise en cause.

Si le budget devait être revu à la baisse ce ne serait pas sans conséquences sur le nombre des prestations. Ainsi, les accompagnements sur la Maison d’Arrêt de Luynes ne pourraient être maintenus.

Seul le maintien des engagements financiers pris par l’Etat dans son Contrat avec la Région mettrait un terme à cette délicate situation.

Aussi, je vous prie, Monsieur le Ministre, de me faire savoir quelles sont vos intentions pour permettre à l’Association Relais Enfants Parents PACA de poursuivre son action méritante et indispensable.

Inutile de vous rappeler qu’avec un taux d’occupation de 130% aux Baumettes et de 124% à Luynes, un rien peu embraser ces établissements. L’Etat ne peut jouer la politique du pire.

Vous remerciant par avance pour l’intérêt que vous ne manquerez pas de porter à la présente,

Je vous prie de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de mes respectueuses salutations.

Robert Bret

Ancien sénateur des Bouches-du-Rhône
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