Après un important travail d’auditions, le rapport du groupe de travail sénatorial « A quoi sert le baccalauréat ? » vient d’être rendu public.
Cette contribution de qualité a le mérite de dresser un véritable état des lieux du baccalauréat. Un travail utile à un moment où l’ensemble de la communauté éducative s’interroge pour rompre avec l’échec et les inégalités scolaires et pour relever le défi d’élévation des connaissances et des compétences pour tous et toutes. Pour autant, le baccalauréat ne peut évidemment pas, à lui seul, y parvenir. Le rapport montre en effet combien la composition des différentes voies et filières est encore très marquée socialement.
Si le constat et l’objectif de réduction de l’échec scolaire sont partagés, le champ trop étroit de la question posée et le contexte de forte rigueur budgétaire dans lequel elle intervient ne permettront pas de répondre, voire iront à l’encontre de cet objectif.
En effet, certaines propositions du rapport - étalement des épreuves sur deux ans, généralisation du baccalauréat professionnel en trois ans, création de crédit de formation pour les bacheliers qui renoncent à des études supérieures - peuvent constituer de nouvelles entrées pour une réduction des coûts, une plus grande sélectivité et à terme un désengagement dans le service public de l’éducation.
Car on ne peut évidemment pas déconnecter la question posée de son contexte. La réduction des dépenses publiques et les contraintes imposées aux pays membres par le Traité de Lisbonne, qui s’est fixé pour but de construire « l’économie de la connaissance la plus compétitive et dynamique du monde », font obstacle au déploiement d’un haut niveau de culture commune. Résultat : l’objectif poursuivi jusqu’alors par notre système éducatif se trouve dérouter vers davantage d’employabilité, laissant sur le bas côté l’exigence d’un droit d’accès à un haut niveau de culture commune.
La situation appelle, au contraire, une réforme profonde qui, pour être efficace, nécessite d’être élaborée en concertation avec l’ensemble de la communauté éducative.
Aussi, pour toutes ces raisons, développées dans une contribution insérée en annexe du rapport, j’ai voté, au nom de mon groupe, contre ce rapport