M. RAFFARIN ne manque pas de culot !
Après avoir fait adopter, au forceps (utilisation du 49-3 à l’Assemblée Nationale) une réforme du mode de scrutin régional au printemps 2003, il propose aujourd’hui une nouvelle modification, à quelques jours du premier tour des élections.
En 2003, la réforme qui n’avait été approuvée que par la seule UMP et avait soulevé un tollé sur tous les autres bancs, était marquée par son caractère anti-pluraliste et par là même, antidémocratique.
Même si le Conseil Constitutionnel a censuré certains excès, la volonté d’instaurer un seuil de 10% des inscrits en était un, les barres de 5% pour pouvoir fusionner et de 10% des exprimés pour se maintenir, constituent déjà un véritable déni de démocratie.
Comment s’étonner du rejet par les Français d’une élection si complexe et restrictive sur le plan des choix politiques ? Le retour à la proportionnelle constituerait, sans nul doute, un gage de revivification du débat.
M. RAFFARIN propose aujourd’hui, très inquiet des résultats à venir, un nouveau tripatouillage. Il souhaite présenter un projet de loi permettant d’organiser les scrutins régionaux à des dates différentes pour éviter le vote sanction, l’expression nationale des électeurs. M. RAFFARIN joue l’abstention pour éviter le rejet de sa politique libérale.
A force de jouer avec la Démocratie, c’est la Démocratie même que l’on menace. M. RAFFARIN, son gouvernement, doivent une fois pour toutes comprendre que ce n’est pas en cassant le thermomètre que l’on fait baisser la température.