Curieuse célébration de Mai 1968 au Sénat : c’est Le Figaro qui, durant plusieurs semaines, s’expose sur les grilles du Jardin du Luxembourg sous la houlette de la seconde chambre du parlement qui gère le célèbre domaine.
Depuis l’instauration de cette méthode de présentation de photographies, méthode intéressante souvent couronnée de succès, c’est la première fois qu’un journal d’opinion et un seul, a droit à ce qui se transforme en l’occurrence, en un espace publicitaire géant.
Quelle conception étonnante de la célébration d’un événement, écho d’un phénomène mondial qui, n’en déplaise à certains, a transformé la France : celui de l’émergence de la jeunesse, de l’égalité des sexes, de l’idée de paix, de justice sociale et de répartition des richesses, tant de concepts à l’opposé de l’idéologie conservatrice, rétrograde portée par Le Figaro Magazine, au-delà de quelques belles photos.
Le Parlement se doit d’être un gage de démocratie et de pluralisme. La promotion d’une seule presse, adoubée par le parti au pouvoir, en ce printemps 2008, est un signe inquiétant d’autoritarisme et une confirmation de volonté de réécrire l’histoire sociale et économique de l’après-guerre.
Les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen tiennent donc à exprimer publiquement leur désaccord avec cette initiative qui, à leur sens, confirme jusqu’à la caricature, la main mise de la droite sur le Sénat.
