Dimanche 5 février dernier, Nicolas SARKOZY a dévoilé à la presse les grands traits de son futur projet de loi sur l’immigration dont la version définitive doit être présentée lors du conseil interministériel de contrôle de l’immigration (Cici) le 9 février prochain.
Eliane ASSASSI constate que les annonces du ministre de l’intérieur interviennent précisément au moment où des membres de la commission d’enquête sénatoriale sur l’immigration clandestine sont en déplacement à La Réunion, aux Comores et à Mayotte.
Déjà très sceptique quant à l’objet et à la finalité de cette commission d’enquête, créée par la droite sénatoriale sans les voix des sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen, Eliane ASSASSI estime, aujourd’hui plus qu’hier, que cette commission d’enquête ne sert décidément à rien.
Sur le fond, elle considère que les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy sont très dangereuses ; elles sont racistes et s’attaquent aux droits fondamentaux d’un certain nombre de personnes comme le droit au séjour par le mariage ou encore le regroupement familial déjà réduit à plusieurs reprises... Toutes ces mesures ne feront que fabriquer des sans-papiers dont la France a pourtant déjà connu les effets pervers, singulièrement avec les lois Pasqua.
Pour justifier un tel durcissement des règles relatives à l’entrée et au séjour des étrangers en France, Nicolas SARKOZY fait mine d’être généreux en favorisant une politique de quotas avec l’entrée en France de migrants hautement qualifiés, de jeunes diplômés et de travailleurs dans les secteurs en manque de main d’oeuvre. En réalité, ces mesures vont simplement permettre à la France de faire librement son marché à l’étranger en fonction des besoins de son économie ; en d’autres temps on aurait appelé cela de l’esclavage !
Ne croyant pas au hasard du calendrier, Eliane ASSASSI dénonce ici l’effet d’annonce produit par cette deuxième réforme de la législature concernant l’immigration, présentée par un ministre-candidat à l’élection présidentielle de 2007 qui n’hésite pas à stigmatiser l’étranger, à en faire le bouc émissaire des maux de notre société sauf s’il a de la matière grise à revendre !
Pour leur part, les sénateurs du groupe communiste républicain et citoyen -fermement opposés à cette conception de l’immigration- annoncent d’ores et déjà qu’ils seront à la fois offensifs et combatifs lors de l’examen de ce texte par le Sénat et force de propositions pour une autre politique de l’immigration.